Près de 98 % des officines disposant de pharmaciens formés à la vaccination se sont portées volontaires pour recevoir des doses et vacciner dès cette semaine. Avant elles, 6 756 officines situées dans les 18 départements de vigilance renforcée ont été livrées au cours de la semaine dernière.
Cependant, les incertitudes qui ont pesé jusqu’au dernier moment sur les livraisons ont incité nombre d’entre elles à la prudence, les engageant à remettre leurs séquences de vaccination à cette semaine. En effet, ces titulaires n’avaient pas prévu de listes en fin de semaine dernière « par peur de devoir annuler et de décevoir ces patients ». D’autres ont redouté la précipitation et ne sachant comment remplacer au pied levé les désistements ont préféré ne pas gâcher de doses. Certains confrères, comme Gilles Bonnefond, ont, en revanche, pu effectuer leurs premières injections dès vendredi (voir photo). Exerçant à Montélimar, dans la Drôme, l’un de ces 18 départements en vigilance renforcée, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a ainsi administré 11 doses de vaccins dans la journée de vendredi. Un acte qui requiert, remarque-t-il, une technicité plus complexe que le vaccin antigrippal en raison du prélèvement des doses dans le flacon.
Jouer la carte de l’interpro
Un coup de main que les officinaux devraient vite acquérir cependant rapidement. À l’instar des vingt pharmaciens bretons choisis par l’ARS Bretagne pour un « pilote » dans quatre villes (Saint-Brieuc, Brest, Vannes et Rennes). Tout au long de la semaine, ces officinaux ont vacciné une trentaine de patients selon une liste établie par leurs soins. Quand il ne s’agissait pas de personnes âgées en attente d’un vaccin Pfizer depuis plusieurs semaines. « J’ai ainsi eu le cas d’un patient qui se trouvait justement à l’officine et je lui ai tout de suite proposé le vaccin », note François Tran, titulaire à Rennes. Ravis et soulagés d’être enfin prémunis contre le virus, les patients vaccinés dans ces officines connaissaient en majorité déjà les compétences de vaccinateur de leur pharmacien pour s’être fait administrer le vaccin antigrippal par le passé.
Installée à 25 kilomètres de Rennes et de Vitré, Marie-Christine Le Quéllec, titulaire à Bouëxière, a quant à elle souhaité retenir un critère en supplément des critères d’éligibilité : « j’ai priorisé mes patients non seulement en fonction de leur âge et de leurs pathologies, mais aussi en fonction de leur capacité à se rendre dans un centre de vaccination. Certaines personnes âgées ne peuvent plus se déplacer, d’autres sont seules et ont des difficultés à s’enregistrer sur les plateformes de rendez-vous. » La titulaire, qui exerce au sein d’une MSP en SISA, s’est par ailleurs entendue avec le médecin généraliste pour se répartir les patients en fonction de la gravité des pathologies.
De même, elle a joué sur une seconde facette de l’interpro en demandant à l’infirmier de la MSP de former les pharmaciens au prélèvement des doses. « Nous allons désormais faire un tuto à l’intention des confrères », se réjouit celle qui est aussi la vice-présidente du syndicat des pharmaciens d’Ille-et-Vilaine.
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