Réunis en fin de journée au siège de l’assurance-maladie, les partenaires conventionnels ont signé un texte que tous qualifient d’ambitieux. Fort des enseignements de la crise sanitaire, il consacre le rôle du pharmacien en tant qu’acteur de santé publique.
Quatre mois de négociations au pas de charge ont abouti aujourd’hui à la signature de la nouvelle convention pharmaceutique. Les syndicats de pharmaciens saluent ce nouveau contrat qui clarifie et fait évoluer le rôle et les missions du pharmacien pour les cinq années à venir. Tout comme l’assurance-maladie, qui se félicite d’avoir, en sus des échanges soutenus avec les partenaires, mis en place une consultation sur un site participatif « qui a enregistré plus de 20 000 visites et dont certains points de la convention sont directement issus », note le directeur général, Thomas Fatôme. C’est le cas par exemple de la dispensation à domicile, qui sera possible dans le cadre du dispositif de retour à domicile (PRADO) et déclenchera une rémunération de 2,50 euros dans la limite de cinq actes par jour.
Au programme : rappel de vaccination des adultes, dispensation du kit de dépistage du cancer colorectal, dépistage des infections urinaires, pharmacien correspondant dans les zones à faible densité médicale, téléconsultation à l’officine, accompagnement court de la femme enceinte… « Il s’agit du premier entretien court que nous mettons en place, mais nous avons plein d’autres projets en matière de prévention, que nous travaillons avec nos partenaires en santé publique (Santé publique France) et en sécurité du médicament (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé – ANSM) ainsi qu’avec les pharmaciens. Le but est de toucher des populations cibles que le pharmacien peut clairement identifier et auxquelles nous avons un message de santé à faire passer », explique Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins.
La convention renforce également le rôle du pharmacien dans la juste dispensation des produits de santé, que ce soit à travers l’incitation à adhérer à la démarche qualité, l’extension de l’honoraire grand conditionnement (hors pilules contraceptives) ou la vérification de l’authenticité d’une prescription pour un médicament cher dont les modalités doivent encore être discutées avec les pharmaciens, les médecins et les associations de patients.
Pour ces nouvelles missions en matière de prévention, d’accompagnement des patients et de premier recours, et pour l’engagement des confrères dans le virage numérique et dans la prise en compte des enjeux environnementaux, l’assurance-maladie et les complémentaires investissent près de 130 millions d’euros. « C’est une convention ambitieuse puisqu’elle consacre un certain nombre d’évolutions du rôle du pharmacien, souligne Thomas Fatôme. Elle s’appuie sur un investissement important avec une enveloppe d’un peu plus de 100 millions d’euros pour l’assurance-maladie obligatoire et de 22 millions d’euros pour l’assurance-maladie complémentaire. Nous avons inclus une clause de revoyure au 2e semestre 2023 pour progresser dans les chantiers que nous avons identifiés et faire le point sur l’économie officinale pour les prochaines années. »
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