1. Est-ce pour vous ?
C’est la première question à poser devant toute demande de médicament homéopathique. Même s’il n’y a aucune contre-indication chez l’enfant, la femme enceinte et la personne âgée, il peut être utile de savoir qui est concerné et dans quel contexte car certaines souches peuvent être plus spécifiques. Par exemple en cas de brûlures d’estomac, on peut hésiter entre deux souches : Robinia pseudo-acacia ou Iris versicolor en basses dilutions. En cas de remontées acides liées à la grossesse, c’est Robinia 5 CH qu’il faut conseiller de prendre systématiquement avant chaque repas, au coucher et à chaque fois que des aigreurs se manifestent.
Chez les personnes âgées, il peut être compliqué de tourner le capuchon doseur pour libérer les granules du tube. En revanche, pas de problème chez les diabétiques : les doses de saccharose et de lactose sont infimes et insuffisantes pour modifier la glycémie. Un tube homéopathique de 80 granules (pour 16 prises) contient ainsi à peine l’équivalent d’un demi-sucre.
2. De quand datent les symptômes ?
S’ils sont apparus récemment, on peut pousser plus avant le questionnaire. Au comptoir, il faut en effet se limiter aux cas aigus et non répétitifs et orienter vers le médecin homéopathe quand les troubles sont chroniques. Idem s’il n’y a pas d’amélioration notable dans un délai maximum de 48 heures.
3. Pouvez-vous décrire vos symptômes ?
Les précisions sont importantes car les médicaments peuvent différer sensiblement. Par exemple, en cas d’écoulement nasal on préconise Allium cepa 9 CH si le nez coule comme une fontaine et que le liquide est clair, mais Kalium bichromicum 9 CH s’il est épais, jaune-verdâtre et purulent. On peut aussi chercher à savoir ce qui peut améliorer ou aggraver la situation pour conseiller les granules les plus adaptés. Exemple en cas de troubles du sommeil : si la personne a du mal à dormir ou à retrouver le sommeil parce qu’elle est gênée par une activité cérébrale excessive, la souche Coffea cruda est appropriée. Mais si la personne est très anxieuse, stressée et va mieux quand elle est distraite, en compagnie d’amis par exemple, c’est la souche Ignatia amara qui lui convient.
4. Granules ou complexes ?
Si le(la) patient(e) a déjà l’habitude de prendre des médicaments homéopathiques, des granules ou globules adaptés à son cas et à sa personnalité est souhaitable. S’il (ou elle) ne connaît que des spécialités comme Oscillococcinum pour la grippe ou bien si manier des granules est difficile, proposer des médicaments homéopathiques tout prêts, avec une indication claire et précise, associant plusieurs composants traditionnellement utilisés en homéopathie pour traiter un trouble : Coryzalia en comprimés orodispersibles pour la rhinite, Stodal en sirop pour la toux, Homéovox en cas d’enrouement ou d’extinction de voix, Zénalia en comprimés sublinguaux en cas d’appréhension, trac et anxiété, Camilia en unidoses pour les poussées dentaires de bébé, etc.
5. Conseils de prise
Tout d’abord rappeler que les traitements allopathiques et homéopathiques peuvent être associés. Expliquer si nécessaire que les granules sont à laisser fondre lentement sous la langue pour que le principe actif passe directement dans la circulation sanguine. Corriger au passage les idées reçues : on peut toucher les granules et la menthe n’est pas en soi à bannir, il faut seulement ne pas avoir de goût prédominant dans la bouche au moment de la prise (menthe, café, alcool, tabac). L’idéal est de prendre les granules le matin à jeun et le soir au coucher avant le brossage des dents. Préciser que pour des affections aiguës, il faut répéter très souvent les prises pendant 24 heures, toutes les heures voire toutes les demi-heures, puis espacer selon l’amélioration 3 à 5 fois par jour les jours suivants, arrêter quand les symptômes ont cessé.
* On peut se reporter au livre Homéopathie et prescription officinale (43 situations cliniques). Éditions Similia.
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