Les infections à pneumocoque (IP) sont causées par la bactérie streptococcus pneumoniae. Elles touchent le plus souvent les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, BPCO, pathologie cardiaque) ou qui suivent un traitement réduisant leurs défenses immunitaires (VIH/Sida, cancer). Les personnes de 50 ans et plus représentent environ 80 % du fardeau global des IP (lorsque la bactérie est localisée dans le poumon). Les souches, ou sérotypes, très agressives menacent d'exposer davantage les sujets fragilisés à des maladies pneumococciques dites invasives (IIP) gagnant des parties du corps généralement stériles, telles que le sang (bactériémie ou septicémie), les méninges (méningite) ou une articulation (arthrite).
Ces infections peuvent être graves et engager le pronostic vital. Les sérotypes 3, 22 F et 33 F contribuent de manière substantielle au fardeau des IIP, et le sérotype 3 est l’une des principales causes d’IIP chez l’adulte de 65 ans et plus. Recommandé aux patients à risque d’infection pneumococcique, le principe du schéma vaccinal actuel est d’instaurer une immunité marquée contre 13 sérotypes avec un vaccin conjugué 13-valent Prevenar 13 (VPC13), et de l’étendre ensuite avec un vaccin polyosidique 23-valent Pneumovax (VPP23). En 2015, les IIP liées à des sérotypes non couverts par le VPC13 représentaient respectivement 72 % et 71 % des cas chez les sujets âgés de 15-64 ans et ceux âgés de 65 ans et plus. Au sein de ces sérotypes non couverts par le vaccin VPC13, respectivement 60 % et 57 % étaient couverts par le vaccin VPP23.
Une protection élargie
« Une politique vaccinale plus engagée demeure cependant nécessaire en France et MSD sollicite, en renfort de la recommandation actuelle, l’intégration de son nouveau vaccin pour l’immunisation active en prévention des infections invasives et des pneumonies chez les personnes âgées de 18 ans et plus, précise le Dr Jean Cimbidhi, directeur médical de MSD Vaccins. Vaxneuvance constitue une nouvelle option qui inclut les 15 sérotypes responsables d’un fardeau de morbidité non négligeable chez l’adulte, comme le sérotype 3, ainsi que deux sérotypes spécifiques 22 F et 33 F qui sont associés à un fort potentiel invasif et de résistance aux antibiotiques. »
Vaxneuvance a été approuvé sur la base de données issues de sept études cliniques randomisées, en double aveugle et visant à évaluer sa sécurité et son immunogénicité chez l’adulte. Les données ont montré que les réponses immunitaires induites par Vaxneuvance étaient non inférieures à celles du vaccin (VPC13) pour les 13 sérotypes communs, et supérieure pour le sérotype 3 et les 2 sérotypes 22 F et 33 F spécifiques. De plus, l’immunogénicité et la tolérance du vaccin pneumococcique polyosidique (VPP23), un an après le vaccin conjugué, étaient généralement comparables dans les groupes Vaxneuvance et VPC13. Ces résultats montrent que Vaxneuvance pourrait tout à fait s’inscrire dans la réalisation de la séquence vaccinale comprenant l’administration d’un vaccin conjugué et celle d’un vaccin polyosidique au moins 8 semaines plus tard.
La Haute Autorité de santé devrait se réunir pour définir la place de cette option vaccinale dans la stratégie thérapeutique des plus de 18 ans et émettre des recommandations concernant l'utilisation de ce vaccin qui sera disponible en France prochainement.
D’après une visioconférence de MSD.