L'Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert hier à la mise sur le marché de deux nouveaux traitements injectables dans le Covid-19 : l'immunosuppresseur Kineret (anakinra) et l'anticorps monoclonal Xevudy (sotrovimab). Dans l’attente d’une telle décision pour l'antiviral oral de Pfizer, Paxlovid, l'EMA émet des recommandations à l’intention des États membres pour une utilisation en urgence de ce dernier.
L’EMA a rendu hier un avis favorable à l’utilisation de Xevudy (sotrovimab), solution pour perfusion, développé par GSK et Vir Biotechnology, en traitement du Covid chez les adolescents dès 12 ans et les adultes qui ne requièrent pas de supplémentation en oxygène et présentent un risque accru de forme grave de la maladie. Une décision qui s’appuie sur l’évaluation des données issues d’une étude incluant plus de 1 000 patients et ayant démontré que Xevudy a réduit de manière significative les hospitalisations et les décès chez les patients présentant un risque de Covid grave. L’EMA souligne que pendant qu’elle évaluait Xevudy, la Commission européenne a émis des recommandations pour l’utilisation précoce de ce médicament dans certains États membres, « ce qui signifie que le traitement est déjà disponible auprès de certains patients de l’Union européenne ». Il s’agit du 3e traitement par anticorps monoclonal recommandé dans l’Union européenne après Regkirona (regdanvimab) et Ronapreve (casirivimab et imdevimab) en novembre dernier.
L’agence a également recommandé l’approbation de Kineret (anakinra), solution injectable - déjà indiqué dans plusieurs pathologies inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde - dans le Covid-19 chez les adultes présentant une pneumonie et requérant une supplémentation en oxygène, ainsi que chez ceux à risque élevé d’arrêt respiratoire. Commercialisé par le laboratoire Swedish Orphan Biovitrum (Sobi), Kineret a démontré son efficacité dans une étude incluant 600 patients, en améliorant l’état clinique des malades et en réduisant le risque de détérioration vers un Covid plus sévère, voire un décès. « Cela porte à cinq le nombre de médicaments autorisés dans le cadre de la stratégie thérapeutique de l'Union européenne, atteignant ainsi l'objectif que nous nous étions fixé dans notre stratégie pour 2021 », a salué la Commissaire européenne Stella Kyriakides.
Enfin, l’EMA a également publié hier ses recommandations pour les États membres qui souhaitent faire une utilisation précoce de l’antiviral oral de Pfizer, Paxlovid, dont l’agence commence tout juste l’évaluation alors que le laboratoire n’a pas encore déposé de demande d’AMM. Des recommandations qui s’appuient sur les résultats intermédiaires fournis par Pfizer, qui a depuis annoncé par communiqué de presse des résultats définitifs qui semblent excellents. Dans son avis, l’agence préconise de réserver Paxlovid aux adultes atteints de Covid-19 non oxygénorequérants mais qui présentent un risque accru de développer une forme sévère. Tout comme pour Lagevrio (molnupiravir), dont la décision de l’EMA est attendue fin décembre ou début janvier, l’agence insiste sur le fait que Paxlovid ne doit pas être administré aux femmes enceintes ou susceptibles de tomber enceintes, ainsi qu’aux femmes allaitantes. Paxlovid pourrait être, avec Lagevrio, le premier traitement contre le Covid disponible en pharmacie d'officine.
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