La première audience civile de l’affaire du Lévothyrox s’est tenue au tribunal de Toulouse, le 8 novembre, dans une ambiance mouvementée. En effet, souhaitant confronter les déclarations de Me Antoine Robert, avocat du Laboratoire Merck qui affirmait, contrairement aux patients, que l’Euthyrox, équivalent du Lévothyrox dans son ancienne formule, était disponible sur le marché et en nombre suffisant, le président du tribunal a suspendu la séance pour « se transporter » dans la pharmacie la plus proche.
Cependant, une fois au comptoir de la Pharmacie du Parlement, il n’a pu qu’y constater l’absence du produit, à l’exception d’une boîte d’Euthyrox 75, vérifiant ainsi les plaintes des 90 patients qui avaient saisi le tribunal dans le cadre d’un référé d’heure en heure.
Arguant d'effets secondaires « considérables » provoqués, selon eux, par la nouvelle formule du médicament, ces patients, représentés par Me Jacques Levy, demandent au tribunal de condamner le laboratoire à remettre en circulation le Lévothyrox, ancienne formule. L'avocat a même émis l'idée que les patients français avaient servi de cobayes, alors que l'ancienne formule était toujours disponible dans les officines allemandes, espagnoles ou italiennes. Ce à quoi la défense du Laboratoire Merck a rétorqué que le changement de formule avait été ordonné par l'Agence du médicament (ANSM). Me Robert a d'ailleurs mis en doute la compétence de la juridiction civile de Toulouse pour statuer sur la fourniture d'un médicament qui ne dispose plus d'AMM en France. Le litige devrait être, selon lui, porté devant un tribunal administratif.
Le jugement est attendu pour le 14 novembre au matin.
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