La surveillance de la PA repose sur des prises de mesure régulières, par le médecin, et si besoin par le patient à son domicile. Au cabinet médical, la prise de mesure est réalisée avec un manomètre, un stéthoscope et une poire de gonflage ; cette méthode dite auscultatoire est la méthode de référence. Elle peut être complétée par une automesure, pendant une période brève, pour confirmer une HTA (écarter un effet blouse blanche), ou évaluer l'efficacité d'un traitement. L'automesure est également proposée chez les sujets ayant un antécédent de problèmes cardiovasculaires.
Diversifier les canaux de dépistage.
Dans des recommandations émises en 2016, la HAS (Haute Autorité de Santé) encourage la prise de la tension par les pharmaciens d'officine et par d'autres professionnels de santé comme les infirmiers. Cette position est partagée par les sociétés européennes de cardiologie et de l'hypertension, qui plaident pour une prise de mesure plus régulière et plus fréquente en ambulatoire. Cette démarche vise à pallier un sous-diagnostic. En cas de suspicion d'HTA, le patient doit être orienté vers une consultation médicale pour la prise en charge. À l'officine, la prise de tension pourrait devenir plus systématique, notamment chez des patients se plaignant de fatigue, ou en fonction de l'âge.
La prise de mesure en ambulatoire.
L'autotensiomètre peut être utilisé par le patient lui-même, ou par une personne de son entourage. Il permet de mesurer la tension de façon ponctuelle selon une méthode oscillométrique. Un autre système de mesure ambulatoire existe : il s'agit d'un dispositif d'enregistrement porté par le patient pendant 24 heures (MAPA ou holter tensionnel).
Il existe deux types d'autotensiomètres : l'autotensiomètre huméral, et l'autotensiomètre au poignet. Selon les recommandations en vigueur, la prise de tension au bras est à privilégier. Le brassard doit être adapté à la circonférence du bras.
L'autotensiomètre huméral doit être placé sur le bras dénudé, au-dessus du pli du coude. L'avant-bras est posé sur une table. Le patient doit être en position couchée ou assise, jambes non croisées. La mesure est réalisée au repos, sans parler. En cas d'exercice physique précédant la mesure ou en cas de consommation de café, le patient doit le noter dans son carnet de relevé des mesures.
Consignation et interprétation des résultats.
La HAS recommande d'appliquer la règle des 3 : 3 mesures le matin, 3 le soir au coucher, pendant 3 jours consécutifs.
Une formation préalable du patient à l'utilisation de l'autotensiomètre et à l'interprétation des résultats est nécessaire. Les résultats des mesures doivent être consignés. La plupart des appareils sont équipés d'une fonction mémorisation. Des applications sont également proposées, avec des fonctions multiples pour une présentation plus facile des résultats sur une durée précise.
Dans tous les cas, le médecin doit définir une cible tensionnelle et expliquer au patient l'objectif de la surveillance et du traitement (si un médicament est prescrit). Lors de la dispensation de l'autotensiomètre, ces objectifs seront réabordés avec le patient, pour s'assurer qu'il les a compris.
Automesure : intérêt et limite.
Contrairement à la glycémie, l'automesure tensionnelle n'a pas vocation à être réalisée chaque jour pendant une longue durée. Elle est surtout préconisée en initiation de traitement, ou en cas de changement de médicament ou de dosage. C'est pourquoi l'Assurance maladie fournit gratuitement, sur demande, un autotensiomètre de prêt aux médecins généralistes, pour être prêté à leurs patients pendant une durée limitée. L'automesure ne remplace pas la mesure tensionnelle par le médecin.
L'automesure n'est pas recommandée chez des sujets souffrant d'arythmie. Dans cette population, la méthode auscultatoire est plus fiable. D'ailleurs, la plupart des autotensiomètres sont équipés d'un détecteur d'arythmie.
Les autotensiomètres de poignet sont déconseillés en cas de mauvaise circulation sanguine (liée à un diabète ou une athérosclérose par exemple), en raison du risque de résultats erronés (inférieurs à la pression réelle). Dans ce cas, il est conseillé de voir avec le médecin si l'appareil reflète la pression sanguine réelle. Enfin, l'automesure est déconseillée chez des sujets anxieux ; cette démarche expose à un risque d'hypersurveillance, inutile voire délétère pour le patient.
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