Au premier rang des dangers qui menacent la peau en été figure bien évidemment le soleil. Son rayonnement peut engendrer des coups de soleil – rougeur, œdème, sensation de chaleur – qui sont des brûlures par irradiation aux UVA et UVB. Si c'est le cas, il faut rester à l'ombre, bien s'hydrater et éventuellement appliquer des produits spécifiques après-solaires qui sont conçus pour réhydrater la peau et diminuer les signes d'inflammation. L'exposition excessive au soleil va cependant avoir d'autres conséquences pour la peau. Face à cette agression, l'épiderme se défend en déclenchant un mécanisme de protection qui aboutit à l'épaississement de la couche cutanée mais aussi à la production de mélanine par la stimulation des mélanocytes. Très banal, ce phénomène qui correspond au bronzage n'est pas sans conséquences pour les tissus. Il est en effet à l'origine de petites cassures qui se produisent au niveau de l'ADN. « Ces petits traumatismes que subissent les noyaux des cellules sont tout de suite guéris mais, à long terme, les systèmes de réparation s'affaiblissent et peuvent devenir inefficaces, favorisant l'apparition de kératoses actiniques et de cancers cutanés (carcinomes, mélanomes) », indique le docteur Toni Ionesco, dermatologue à Paris.
Une autre problématique est celle que constitue l'effet immunosuppresseur des ultraviolets qui se produit après chaque exposition. Très agressif, le rayonnement solaire agit sur les cellules de Langerhans. Ces sentinelles, chargées de combattre les intrus du tissu cutané, se mettent à migrer vers le derme ce qui a pour conséquence d'affaiblir une partie du dispositif immunitaire de l'épiderme. Troisième effet délétère, le soleil provoque aussi la destruction des fibres de collagène et d'élastine, ce qui constitue bien sûr une des principales causes du vieillissement de la peau et de la formation des rides. En conditions d'ensoleillement extrême, il faudra autant que possible éviter de s’exposer notamment entre 11 heures-16 heures, chercher l’ombre et porter des vêtements protecteurs (anti-UV). « On choisira des crèmes solaires à SPF30 ou SPF50+ avec une efficacité équilibrée anti-UVB-UVA, équilibre traduit par le logo rond « UVA » sur les packs, conformément à la législation européenne », recommande le spécialiste.
Pas que le soleil
D'autres facteurs comme la chaleur et l’humidité sont susceptibles de faire souffrir la peau en conditions extrêmes d’ensoleillement et dans des zones tropicales humides. La chaleur est une composante importante de la radiation solaire également appelée « rayons infrarouges » (IR) car la longueur d’onde de la chaleur solaire est plus grande que la partie rouge de la radiation solaire visible. « Les IR sont très pénétrants à travers la peau », précise le docteur Ionesco. « Ils provoquent une vasodilatation des vaisseaux sanguins dermiques accompagnée d'une rougeur rapidement visible sur la peau exposée. La chaleur traverse même les murs des maisons ! Si l'on considère ce fort pouvoir de pénétration, on voit mal comment certaines crèmes solaires peuvent afficher des revendications « anti-IR » sur leur packaging… » Si on ne peut pas arrêter le rayonnement infrarouge à l'aide d'une crème solaire, la seule solution est d’éviter au maximum le soleil. « Plus récemment on a parlé des actions néfastes de la lumière visible émise par le soleil et on voit de plus en plus de publications médicales qui montrent qu’une partie de cette lumière – la lumière bleue, proche du spectre des ultraviolets A longs – a une action pro-radicalaire, pro-oxydative et donc nocive. L'utilisation d'une protection anti-lumière visible contenant des actifs qui reflètent/absorbent la lumière bleue seraient logique et nécessaire. Une crème solaire non-transparente (colorée, couvrante) peut aussi remplir cette fonction ».
Atmosphère…
Parfois liée à la chaleur, l'humidité est aussi un facteur climatique qui peut affecter la peau. Ces conditions extrêmes que l'on rencontre en été dans les zones tropicales peuvent notamment affecter les sujets à peaux mixtes ou grasses, à tendance acnéique mais aussi les nageurs, les sportifs… L'atmosphère, trop humide, stimule les glandes sébacées et les glandes sudorales, favorisant la sécrétion de sébum et de sueur qui ont tendance à rester plus longtemps à la surface de la peau. Plus luisante, plus grasse, la peau sujette à l’acné peut voir les lésions s’aggraver. Contre l’humidité, il faudra adopter de bonnes mesures d’hygiène et utiliser des lotions et/ou des crèmes ayant une texture très légère contenant moins d’ingrédients gras dans leurs formules. « Il est aussi important de nettoyer la peau matin et soir pour la débarrasser du sébum, du maquillage, des impuretés. Les crèmes solaires, lotions ou sprays doivent être très fluides (contenir moins de corps gras dans leur composition) si on les utilise en conditions d’humidité importante. Il faudra également choisir des crèmes ou lotions testées « non-comédogènes » et ne pas oublier d’appliquer une crème hydratante avant de se coucher », conclut le dermatologue.
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