Produits pour le bain et la douche, shampoings, crèmes, émulsions et gels… En 2016, la DGCCRF a contrôlé près de 8 000 cosmétiques utilisés couramment en France et a détecté des anomalies dans 22 % des actions de contrôle.
« Ces contrôles ont été réalisés à tous les échelons, du fabricant au distributeur, ce dernier pouvant être la GMS, la parapharmacie, Internet, mais aussi la pharmacie », déclare la DGCCRF, qui n'a toutefois pas isolé le secteur officinal.
Plusieurs centaines d'infractions ont été relevées. « II s’agit essentiellement d’un non-respect des obligations documentaires, déclaratives et d’étiquetage », avance la DGCCRF. Ainsi, plus de 500 cosmétiques ont été détectés avec un étiquetage non conforme, tel l'absence de mentions obligatoires « à utiliser avant fin », de liste des ingrédients ou de numéro de lot. Plus grave, certains produits comportent encore des allégations fausses et clairement trompeuses : « sans allergène », « sans parabène », « sans soude », « sans parfum ». Ou encore, la mise en avant d’ingrédients nobles alors qu’ils figurent dans la composition à des taux parfois extrêmement faibles.
Près de 700 produits analysés
Par ailleurs, 683 échantillons de ces produits ont été analysés en laboratoire : 15 % d’entre eux se sont avérés dangereux et 37 % non conformes. « Outre des compositions non-conformes à l’étiquetage, ces contrôles ont mis en évidence des dépassements des limites réglementaires pour les filtres chimiques des produits solaires, et des traces de métaux lourds, majoritairement dans les masques de beauté contenant de l’argile », détaille la DGCCRF. De plus, 8 % des produits analysés (soit 55 produits) oubliaient de mentionner la présence d’allergènes dans leur composition.
Quelles ont été les suites données à ces contrôles ? Les pharmaciens peuvent se rassurer : les distributeurs ne sont jamais pénalisés. Les amendes ne concernent que les fabricants. Et en règle générale, pour les anomalies peu importantes, la DGCCRF privilégie les avertissements (377 en 2016) ou les demandes de mises en conformité. En revanche, pour un défaut d'étiquetage grave ou une tromperie, un procès-verbal pénal est dressé (79 PV). Dans le cas de produits dangereux, on procède à un retrait, qui est le plus souvent réalisé volontairement par les sociétés. Mais lors des contrôles de 2016, dans 7 cas, des arrêtés préfectoraux ont dû exiger le retrait-rappel avant destruction, concernant « des produits de tatouages éphémères renfermant des substances interdites, des crèmes blanchissantes et des produits de lissage », cite la DGCCRF. Enfin, 16 saisies ont été réalisées. « Elles ont porté sur des produits de blanchiment de la peau contenant des substances interdites (hydroquinone, mercure, glucocorticoïdes), un produit de lissage à base de formaldéhyde et un autre contenant un conservateur interdit », expose la DGCCRF.
La réglementation stricte et les contrôles sur les cosmétiques commercialisés en France sont loin d’être inutiles. « L’étiquetage du produit cosmétique est notamment destiné à informer le consommateur sur la nature du produit, sa composition, sa fonction et ses précautions d’emploi, ses conditions de conservation et doit permettre l’identification exacte du produit et de la personne responsable de sa mise sur le marché. Cet ensemble d’informations, loin d’être une obligation purement formelle, contribue à la traçabilité et à la sécurité d’utilisation du produit », explique la DGCCRF. Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, par exemple, aux États-Unis, où les contrôles n’existent pas, les plaintes liées à des effets indésirables de cosmétiques explosent.
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