SI L’ON RESPIRE Vienne en arpentant son centre, c’est en toisant la capitale autrichienne qu’on la comprend le mieux. Traversée par le Danube, la capitale autrichienne tient son nom d’une petite rivière, la Wien, bien plus inoffensive. Un choix tout réfléchi : imprévisible et tempétueux, le Danube était, au temps d’avant, surtout perçu comme un danger. Bien qu’il rendît la ville riche par le commerce et les marchandises qui y ont transité, ses crues ont trop souvent ravagé la plaine pour que les habitants de l’époque en investissent la rive gauche. C’est pourtant depuis celle-ci que Vienne se laisse le plus facilement découvrir. En février dernier, on y a inauguré la plus haute tour du pays (220 mètres). Au sommet des 58 étages de l’hôtel Meliá Vienna, conçu par l’architecte français Dominique Perrault, le restaurant, tout en baies vitrées, et le bar lounge, pourvu d’une terrasse ouverte, où le tout-Vienne se presse pour mieux comprendre l’architecture de la ville.
Cernée par les Carpates, porte d’entrée vers la Grande Plaine de Hongrie, Vienne s’est d’abord construite au sein de remparts. Démantelés dans le courant du XIXe siècle, ces murs ont laissé place au Ring, un boulevard circulaire aux abords duquel s’étale la richesse patrimoniale de celle qui fut une puissance politique incontournable jusqu’à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, enclenchée à Sarajevo par l’assassinat de l’héritier de l’empire.
Bien plus qu’un anneau, le Ring, dont on célèbre cette année les 150 ans, est la clé du centre-ville. Pour l’apprivoiser, il faut donc en faire le tour avant de le pénétrer au cœur. De part et d’autre du boulevard, université, parlement, muséum d’histoire naturelle, musée d’histoire de l’art, théâtre, opéra et l’imposant hôtel de ville se partagent l’espace dans un esprit architectural embrassant à la fois les cultures germanique et antique. Joyau de l’Art nouveau, la seule salle des guichets de la Postsparkasse (la Caisse d’épargne de la Poste) vaut de pénétrer dans cette bâtisse imaginée par l’architecte Otto Wagner au début du XXe siècle. À quelques encablures, la Hofburg, l’ancien palais, est aujourd’hui le siège de la Chancellerie et de musées.
L’École d’équitation espagnole, abritée à trois pas, propose des spectacles dans un manège conçu entre 1729 et 1735. Mieux vaut s’y prendre à l’avance (parfois plus de 15 jours) pour réserver sa place. Même un visiteur qui ne serait pas amateur de chevaux ne saurait rester insensible au spectacle proposé par cette école d’équitation qui fête, elle, ses 450 ans. Pour les malheureux qui n’auraient pu obtenir de billets, il reste la possibilité d’assister aux entraînements matinaux. Comme les représentations, ils se tiennent sous les lustres impériaux, le spectateur accoudé à un balcon surplombé de colonnes façonnées dans le style de la Grèce antique.
Plus à l’écart de la ville, en 20 minutes d’un métro dont le confort et la propreté n’ont d’égale que la courtoisie de leurs occupants, le château de Schönbrunn (classé au patrimoine mondial de l’Unesco) permet de se plonger dans la vie de Sissi. À l’heure du thé, un retour sur le Ring et un passage au café Sacher s’impose. Un petit, mais épais, gâteau au chocolat porte le nom de cet établissement. Au cœur de l’hiver, cette douceur vaut toutes les viennoiseries.
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