Halkidiki, Chalcidique, Kassandra, Sithonia… Ces noms peu connus sont la preuve que les territoires grecs du Nord n’ont pas encore la célébrité du Péloponnèse, de la Crète et des Cyclades, où se rendent chaque été des millions d’Européens. C’est pourtant là, dans ces régions proches de la Bulgarie et de la Turquie, que se trouvent deux des sites les plus emblématiques de l’identité grecque : les monts Athos et Olympe. Encore faut-il pouvoir les situer sur la carte du pays des Dieux…
S’il y a une ville dans la région dont tout le monde a toutefois entendu parler, c’est Thessalonique. La capitale de la Macédoine grecque, vaste territoire qui court de la Thrace à la frontière albanaise, s’étale au bord de la mer Egée, bien protégée au fond d’un golfe. Portuaire, industrieuse, cette très vieille cité est aujourd’hui la deuxième métropole du pays, avec une agglomération de plus d’un million d’habitants.
En arrivant en avion, on survole un tissu urbain plutôt bien ordonné. Il est composé d’une myriade de petits immeubles blancs à balcons, entrecoupée par la tâche rouge des toits de tuiles du quartier historique d’Ano Poli, perché sur sa colline. La crise grecque ? En ville, on ne la perçoit pas. Sur le Nikis et ses rues adjacentes, quartier de front de mer où tout le monde semble converger, les restaurants et cafés branchés, lounge, arty, design – appelons-les comme on veut – jouent des coudes.
Les terrasses sont envahies par une jeunesse bruyante ; 10 % de la population de la ville, soit 120 000 personnes, est étudiante, un record dans le pays. Certes, la pauvreté existe et le chômage est au plus haut. Mais la sociabilité grecque les rend sans doute mieux supportables. Et Thessalonique n’est-elle pas la ville des créateurs, celle où poussent start-up et ateliers de design ? « Nous ne vivons pas la crise de façon aussi violente que les Athéniens », illustrait un chauffeur de taxi, interviewé cet été par un magazine de tourisme allemand. Le tourisme : 1,5 million de Français sont venus en Grèce en 2014, dont 24 300 seulement à Thessalonique.
Pourtant, la ville dispose de 13 hôtels cinq étoiles, de 104 monuments (dont 15 classés au patrimoine mondial par l’Unesco), de 30 musées et d’une vie nocturne entrée dans le top 10 mondial selon « National Geographic ». La traversée pédestre de la ville depuis Ano Poli jusqu’à la mer dit bien l’intérêt historique de la visiter. Fondée en 315 avant J.-C., elle cumule les vestiges. Remparts et arc romain, tours et bains ottomans, mémoire juive, églises byzantines, couvents orthodoxes, architecture balkanique… Thessalonique se trouve au carrefour de l’histoire européenne. Turque jusqu’en 1912, elle n’est redevenue grecque que depuis un siècle. C’est ici qu’est né en 1881 Atatürk, père de la nation turque. Sa maison natale se visite.
Monastères perchés
La Grèce du Nord, c’est Thessalonique, mais ce sont aussi les régions et les côtes voisines, avec leurs hôtels et leurs plages. Parmi les attractions, il y a le mont Olympe, point culminant du pays, 2 917 m. On peut atteindre son sommet en 6 heures, mais l’excursion s’effectue généralement en deux jours, avec nuit en refuge. On peut aussi se balader sur ses versants, dans des gorges, comme celles de l’Enipeas, entre de hautes falaises qui s’ouvrent au loin sur la Méditerranée.
Au nord, les amoureux d’histoire partiront sur les traces d’Alexandre le Grand, voir les sites de Pella (ancienne capitale macédonienne) et de Vergina (vestiges de l’ex-palais du Royaume). Surtout, les visiteurs inscriront au programme la visite du mont Athos, en Chalcidique, seule république monastique au monde. Mais attention, la réservation, à effectuer longtemps à l’avance, est obligatoire : 220 personnes peuvent y accéder chaque jour, dont seulement 20 non-orthodoxes ; et les femmes y sont interdites, vieille tradition. La vue en bateau sur les côtes et les monastères perchés reste toutefois possible pour tous et demeure l’un des moments inoubliables d’un voyage en Grèce du Nord.
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