Nouveau virage pour Gilles Sezionale. Le pharmacien niçois vient de prendre la tête de la Fédération française de natation (FFN), dont il était déjà vice-président. Il succède à Francis Luyce, qui occupait ce poste depuis 24 ans.
« Je vais enfin pouvoir mener les projets et non les subir », se félicite ce compétiteur qui avait hâte de lâcher les étriers. Pas question en effet de se la couler douce alors que tout est à reconstruire dans la natation française. Plus particulièrement depuis le naufrage olympique de 2016, à Rio.
Très sollicité par les médias, le nouveau président, qui a la chance de pouvoir compter sur le soutien d’Alain Bernard, n’en garde pas moins les pieds sur terre. Pharmacien titulaire d’une officine de cinq salariés à Nice, il aura désormais à gérer les 50 salariés de la fédération, 1 300 clubs et près de 320 000 licenciés. Une tout autre amplitude que celle qu’il connaissait jusqu’à présent en tant que vice-président. « Cependant, mon calendrier ne change pas. Deux jours par semaine à Paris et les week-ends réservés aux compétitions », décline-t-il d’une voix assurée.
Jouer collectif
En effet, Gilles Sezionale n’est pas homme à nager entre deux eaux. Et pour cause. Il évolue depuis près de quatre décennies dans deux univers strictement encadrés par des contraintes réglementaires : l’officine et la natation. Gilles Sezionale y trace son sillon grâce à une rigueur héritée de sa vie de sportif – les bassins depuis son plus jeune âge, le ski, le rugby, et à nouveau les bassins — et de ses années de fac de pharmacie à Montpellier.
Ces exigences d’organisation et de discipline ont forgé, au fil du temps, une hygiène de vie. Que ce soit dans sa ligne d’eau ou face au patient au comptoir de l’officine, il estime qu’il faut toujours être « au meilleur de sa forme ».
Ces nouvelles palmes acquises à la FFN ne vont pas détourner Gilles Sezionale de son sens du collectif. Après avoir gravi un à un les échelons départementaux et régionaux de la natation, comme ceux des instances ordinales des pharmaciens, il sait qu’il faut se lancer en équipe. Ses collaborateurs à l’officine, présents pour certains depuis son installation il y a trente ans, le savent. « Il faut déléguer. L’esprit d’équipe c’est savoir s’entourer, fédérer et partager, y compris la réussite », lance-t-il comme un credo, reconnaissant du soutien que lui accorde, depuis trente ans, son épouse Frédérique, titulaire elle aussi.
Retourner à la source
Le même esprit anime le pharmacien à quelques brasses de son officine, au bord des bassins de la piscine Jean Bouin, où il coache les groupes d’élite et, de manière générale, les jeunes. La passion de transmettre a aussi mené Gilles Sezionale à devenir maître de stage à l’officine. Proche des jeunes et des sportifs, il garde toujours ses deux casquettes vissées sur la tête.
Comme pour évoquer les questions de dopage dans le sport. Un fléau qui touche peu la natation, estime-t-il mais qui peut rattraper les athlètes à leur insu, par ignorance. Et d’exposer : « Il est de mon devoir de pharmacien de les interroger. La prise de médicaments contre le rhume n’est pas sans conséquences lorsqu’on est en compétition. Ou encore qui penserait dispenser des substances considérées comme illicites dans le sport, telles que l’heptaminol, quand il délivre une ordonnance pour des hémorroïdes ? Il faut avoir l’œil et repérer l’athlète au comptoir. »
Il arrive cependant que Gilles Sezionale veuille se reposer l’œil des lignes d’eau. Il préfère alors scruter l’horizon de la Méditerranée. Né dans un village de pêcheurs du Var, c’est dans la Grande bleue qu’il a fait ses premières brasses. Sans doute tire-t-il de ces premières expériences aquatiques un goût prononcé pour les épreuves des 50 m et 100 m.
C’est aujourd'hui au large de Nice que cet amoureux de la mer, qui affirme passer six mois de l’année dans l’eau, aime plonger, chasser et surtout larguer les amarres pour prendre du recul, loin des côtes. À croire que, éloigné de l’eau, il vivrait presque en apnée : « La mer, je ne peux pas m’en passer, c’est plus qu’une passion, c’est mon oxygène. »
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