Le mot druide n'a pas de féminin : Cécile Hascoet l'a donc fait peindre, parmi des feuillages de chêne, sur la devanture de sa pharmacie, à Gourin (Morbihan), son « apotikerezh », dans les Montagnes noires du centre Bretagne. Car cette consœur est partisane d'une médecine holistique, celle qui prend en charge l'homme dans sa globalité.
« Écoutons les vieux dictons, explique-t-elle, ils expriment un sentiment comme s'il s'agissait d'un problème physique : « j'en ai plein le dos », « je n'ai pas digéré ». La question de la digestion a souvent des conséquences physiques et émotionnelles. »
Cécile Hascoet a repris, il y a dix ans, l'officine maternelle. Thèse de pharmacie en poche, elle a multiplié les formations : aromathérapie à Paris, naturopathie en Belgique, médecine traditionnelle chinoise, phytothérapie, micronutrition, homéopathie, massage, acupuncture…
« La pharmacie amène au soin », assure-t-elle. Contrairement à beaucoup de médecins, dont elle regrette une vue assez « étroite », elle entretient une bonne relation avec le médecin coordonnateur de l'établissement de personnes âgées (EHPAD) de Gourin. Elle a assuré dans cet établissement une formation, deux années de suite, sur les huiles essentielles. Des diffuseurs d'huile ont été disposés dans des salles, et l'établissement n'a pas connu un cas de grippe parmi les quatre-vingts pensionnaires pendant ces deux hivers. « On ne vend pas un avenir à ces personnes âgées, dit-elle, mais on peut leur permettre un mieux-être. Les huiles soignent les blessures du passé. »
« Sur certaines pathologies, poursuit Cécile Hascoet, on peut essayer d'éviter, par exemple, des antidépresseurs, en les remplaçant par du magnésium. On a aussi constaté que l'application de miel pouvait soigner des escarres. »
Ouvrir les yeux
La pharmacienne de Gourin rappelle avoir été « malheureuse » derrière son comptoir, avant d'entamer toutes ces formations sur les médecines naturelles, qui lui ont « ouvert les yeux ». Cela l'a aussi amenée à être plus attentive à ses patients, à guetter leur « retour » : la réaction à tel médicament, ou à son remplacement par un produit plus naturel. « L'homme n'est rien sans la nature, observe-t-elle. Nous avons appris à utiliser les plantes, mais celles-ci étaient là avant nous. Tout est énergie, et pour soigner l'homme, il faut le replacer au milieu de la nature. »
« Il existe, bien sûr, un certain charlatanisme, on trouve des huiles essentielles de mauvaise qualité en grande surface. Mais il faut aussi découvrir, et essayer. Les gens n'ont pas idée des connaissances que je peux avoir, ils le découvrent à l'occasion parfois d'un article dans la presse, sourit avec malice Cécile Hascoet. J'adore apprendre, être formée, puis transmettre. » C'est ainsi qu'elle dispense des conférences à l'EHPAD de Gourin, à l'hôpital de Pontivy (Morbihan), à Loudéac et au Faouet (Côtes-d’Armor), à l'Université du temps libre (UTL), « surtout à des infirmières et aux aides soignantes, il est rare que des médecins se mélangent à elles, et c'est d'ailleurs un vrai problème de santé publique ! »
À l'officine, tout le monde est à l'unisson : « L'équipe s'est bien calée sur mes attentes. » Une adjointe est diplômée en micronutrition, en homéopathie, en phytothérapie, en phytembryothérapie, l'autre a un DU en orthopédie et est spécialisée en aromathérapie, en micronutrition, et en mycologie.
Avec un grand sourire, et beaucoup de détermination, Cécile Hascoet l'assure : son souhait est de soigner !
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