À 28 ans, Antonin Jobard concilie deux univers très différents : celui du dessin et celui de la pharmacie. Lui qui dessinait depuis tout petit et se rêvait auteur de bande dessinée s'est retrouvé en pharmacie un peu par hasard. « L'aspect social du pharmacien, où l'on peut prendre le temps d'échanger avec les patients et de s'occuper d'eux, me plaît beaucoup », témoigne le jeune homme qui voit d'un très bon œil les nouvelles missions en pharmacie.
Pendant des années, les études l'ont éloigné des planches de dessin, jusqu'à son échec au concours de l’internat de pharmacie. « Le lendemain, je me suis remis à dessiner et à prendre des cours à côté », explique-t-il. Un retour aux sources salutaire, puisqu'il passe un an plus tard sa thèse avec succès, sur les effets toxiques des additifs alimentaires. Dans la foulée, Antonin Jobard décide de passer une année en arts appliqués afin de concrétiser son passage d'amateur à professionnel en devenir. Car, à l'avenir, Antonin espère pouvoir vivre de son art.
La pharmacie, une source d'inspiration
Penché sur ses planches, le jeune pharmacien fait tout à la plume et à l'encre de chine. Un choix contraignant, mais effectué de plein gré. « La plume permet un trait net, c'est cet aspect esthétique et traditionnel qui m'attire. »
Dans ses strips BD, inspirés de Sempé, Joann Sfar et Catherine Meurisse, Antonin Jobard met en scène la pharmacie, dans des petites histoires courtes, sans autre but que d'y figer quelques tranches de vie. « En pharmacie, on voit du monde toute la journée. Il y a de tout, et ça fait des histoires parfois drôles, parfois tristes, parfois banales, avec quelques réflexions sur la vie de tous les jours. » Des histoires qu'il publie sur son compte Instagram, mais également dans un magazine dans le Lot, « L’oreille qui voit ».
Dans un environnement parfois stressant, Antonin Jobard décide d'apporter une touche de légèreté : « Il n'y a aucune prétention particulière. Je veux juste dessiner des histoires sympathiques, qui font sourire ».
Des projets plein la tête
Pas de prétention, mais une certaine ambition, puisque l'artiste souhaiterait vivre de son art. Il ne se presse pas pour autant. « Avant de monnayer mes dessins, il faut me perfectionner et me faire connaître. » Son projet actuel est la retranscription en bande dessinée d'une pièce de théâtre, « Novecento : Pianiste ». Dans le futur, le pharmacien aimerait continuer sur cette voie et transcrire des enquêtes journalistiques en bande dessinée. « Je veux joindre l'utile et l'agréable : utiliser la bande dessinée comme médium d'expression, mais aussi pour faire passer des messages et des informations, plutôt que me limiter au divertissement pur et dur. »
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