C'est devenu une habitude, depuis 2014 : Anne Lemaire, titulaire de la Pharmacie de l'Église, au Havre (Seine-Maritime), et quatre de ses employés (sur sept au total), s'aligneront le premier dimanche de juin au départ de la Course de l'Amazone. Participer à cette course en faveur de la lutte contre le cancer du sein leur semble aussi naturel qu'accueillir des patients au comptoir de l'officine.
L'Amazone, courue le 3 juin, est une course des femmes, et on en attend cette année autour de 15 000 sur la ligne de départ. En premier les coureuses, dont Anne Lemaire, et Jessica Palahniuk, préparatrice orthésiste, sur 6 kilomètres depuis les Docks Vauban jusqu'à la plage, ensuite les marcheuses, dont Catherine Lardans, adjointe, Nathalie Delalande et Peggy Flores, préparatrices. D'autres parcours, plus courts, sont prévus pour les enfants de 5 à 12 ans, la Petite Foulée.
L'an passé, la course était parrainée par Laëtitia Mendes, une experte en communication et écrivain, dont toutes les femmes de sa famille ont été atteintes de façon précoce par une tumeur au sein ; Laëtitia Mendes, elle-même, avait été dépistée malade à l'âge de 24 ans.
À raison, notamment, d'une inscription de 13 euros, l'édition de 2017, année particulière pour Le Havre qui fêtait son demi-millénaire, a permis de verser 72 000 euros d'aide à la Ligue contre le cancer, et à des associations locales d'aide aux malades.
Cette course bon enfant est donc une « course des femmes », où les hommes sont toutefois admis, mais… travestis !
À l'écoute des patientes
« C'est une initiative havraise, précise Anne Lemaire, mais elle se développe aussi à Rouen (une autre course, également contre le cancer, est organisée à Caen, NDLR). Nous nous sentions concernés à l'officine, ayant déjà participé avec d'autres professionnels à l'Association Vivre mieux avec le lymphœdème. Notre préparatrice orthésiste délivre des prescriptions de ceintures, des orthèses, des perruques, des soutiens-gorge. Nous sommes en relation avec des kinés spécialisés qui travaillent avec plusieurs établissements du Havre qui dispensent des soins pour ces cancers féminins. Nos patientes connaissent notre engagement à cette cause, à la course, nous leur sommes de ce fait plus attentives. Nous nous étions d'ailleurs inscrites au départ à titre individuel, alors que, depuis l'an passé, les inscriptions ont été faites au nom de la Pharmacie de l'Église. Cela a eu plus de retentissements, dans la presse notamment. Les femmes parlent mieux de leur maladie, surtout à l'orthésiste, elles ne s'en cachent pas. Mais il est important que nous soyons à leur écoute. Cet engagement le leur montre. »
La consœur note aussi que la participation en équipe de la plupart des personnels de la pharmacie a « amélioré les relations à l'officine. Nous sommes davantage dans un rapport d'égalité, pas d'employeur à employés ». D'ailleurs, la pharmacienne havraise s'entraîne chaque semaine (« sauf s'il pleut ») avec une des préparatrices : dix kilomètres de course à pied, en changeant souvent de parcours.
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