S’il est né et a grandi en France, les origines d’Alexandre Lanois ne se limitent pas à l’Hexagone. Avec une mère cambodgienne, l’étudiant en pharmacie a, pendant longtemps, nourri une grande curiosité pour ce pays où se trouve encore une partie de sa famille maternelle. « J’ai toujours voulu y aller, pas seulement pendant des vacances, mais sur une période prolongée, afin de m’y immerger complètement », explique-t-il. C’est cette soif de savoir qui l’a également poussé vers les études de pharmacie : « Le monde de la santé me fascine depuis que je suis tout petit. Comprendre pourquoi et comment le corps humain fonctionne, de quelle manière les médicaments nous aident, les actions des virus… ». Aujourd’hui, l’étudiant a temporairement quitté les bancs de la faculté de Tours pour rejoindre ceux de l’Institut PSE de Phnom Penh.
Alexandre veut mettre son temps au service des autres. « Faire de l’humanitaire était le choix le plus évident. J’ai donc cherché à rejoindre des organisations actives au Cambodge, », raconte-t-il, portant finalement son choix sur l’association « Pour un Sourire d’Enfant ». Son rôle ? Professeur de Français à l’Institut PSE.
Ainsi, depuis septembre 2023, le jeune étudiant de 23 ans donne des cours de Français à 150 élèves en formation professionnelle (hôtellerie, cinéma, marketing…) âgés de 16 à 25 ans. « En plus de donner des cours particuliers aux élèves les plus motivés, je planifie des activités ludiques avec les plus jeunes, remplace les professeurs de Français durant leur absence et les aide à préparer leurs cours », indique-t-il.
Mêlant l’Anglais, le Français et le Khmer (qu’il est en train d’apprendre) Alexandre s’amuse beaucoup des différences culturelles avec la France. « Même si je suis à peine plus âgé, voire parfois plus jeune que mes élèves, il y a un respect envers les professeurs qu’on ne retrouve pas du tout en France. En outre, je trouve les rapports plus simples. Il y a moins de non-dits qu’en France », constate-t-il, même si, prudent, il pense que cette disparité peut être attribuée à l’environnement associatif et humanitaire dans lequel il travaille.
Chercher la différence
À première vue, cette expérience est bien loin de ses compétences en pharmacie. « C’est exactement ce que je cherchais. J’aime être confronté à un domaine complètement différent de mes études et du milieu pharmaceutique. Interagir avec les Cambodgiens, qui n’ont pas les mêmes références culturelles, me fait aussi sortir de ma zone de confort. De plus, travailler pour les autres en tant que professeur, plutôt que pour moi en tant qu’étudiant, me force à revoir mon approche des autres ». Pour le jeune tourangeau, ce type d’initiative est indispensable pour grandir en tant que personne, et il recommande chaudement à ses camarades de s’ouvrir à d’autres horizons.
Pour autant, Alexandre Lanois ne compte pas changer de voie. L’étudiant-professeur s’oriente vers une carrière de chercheur, en industrie, de préférence dans la neurologie. On lui souhaite bien du courage.
L’association Pour un Sourire d'Enfant
Fondée en 1996 par Christian et Marie-France des Pallières, l'association « Pour un Sourire d'Enfant » œuvre au quotidien pour aider les enfants et familles pauvres du Cambodge à accéder à l’éducation et l’alimentation. Au départ distribuant des repas sur une décharge de Phnom Penh, l’association pilote maintenant un complexe étudiant avec un internat, un pensionnat et un cabinet médical, prenant en charge plus de 6 500 enfants et étudiants.
Dans votre bibliothèque
« Deux par deux »
« Notre Santé est en jeu »
Quelles solutions face au déclin du système de santé ?
Dans votre bibliothèque
« Le Bureau des affaires occultes », ou les débuts de la police scientifique
USA : frites, bière, donuts gratuits… contre vaccin