Le petit chiendent (Agropyron repens, Poacées) est une mauvaise herbe banale des terrains cultivés et des bords de chemins formant des populations denses grâce à son rhizome (tige souterraine) qui rampe dans le sol. Les extrémités jaunes de ce rhizome sont surmontées d’écailles recourbées en forme de canines de chien d’où son nom de petit chiendent. Les tiges peuvent atteindre le mètre de hauteur et portent des feuilles étroites, allongées aux nervures parallèles et insérées dans les nœuds. Les fleurs sont disposées en épis aplatis et allongés. Le petit chiendent ne sera pas confondu avec le chiendent (Elymus sp) aux épis en forme de pieds-de-poule.
Le petit chiendent était déjà connu des médecines grecque et arabo-persane, mais c’est à Leclerc (XXe s) que revient le mérite d’en préciser les indications thérapeutiques comme diurétique, sudorifique, adoucissant, contre la goutte, les rhumatismes et la sécheresse de la bouche. Alors que la médecine populaire européenne l’emploie dans les calculs urinaire et biliaire, la tradition marocaine l’utilise pour faire baisser le sucre dans le sang. Les chats et les chiens se purgent avec les feuilles, également broutées par les bovins atteints de calculs.
Riches rhizomes
Les rhizomes renferment des polysaccharides (45 % : triticine, fructane, mucilages), des acides gras libres (36 % : acide palmitique), des phénols (acides p-hydroxybenzoique, vanillique et p-coumarinique), des flavonoïdes (1 % : tricine, rutine), une huile essentielle (0,01-0,02 % : carvacrol, carvone, thymol) et des oligo-éléments (fer, zinc, acide silicique, silicates).
Des extraits hydroalcooliques et aqueux montrent chez le rat un effet diurétique avec une augmentation de l’excrétion du calcium, des phosphates, une baisse du pH et une rétention de magnésium, sans effet sur les citrates. Mais les essais cliniques sont insuffisants.
Deux études ont montré que des extraits hydroalcoolique et acétonique réduisent l’adhérence des bactéries (Escherichia coli) à la paroi de la vessie. Deux études cliniques montrent une amélioration des symptômes dans les affections urinaires comme la douleur à la miction, la cystite, la prostatite aiguë ou chronique.
Un essai chez le rat ayant une lithiase d’oxalate de calcium et recevant des extraits n’a pas mis en évidence de résultats significatifs.
L’effet anti-inflammatoire d’un extrait hydroalcoolique a été montré dans le test à la carragénine chez le rat. Le rhizome réduit la glycémie chez le rat normal et chez le rat rendu diabétique par la streptozocine. D’autres expériences montrent une baisse du cholestérol et des triglycérides.
Du bon usage des plantes qui soignent (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p www.ethnopharmacologia.org
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