Le quassia du Surinam ou quinine de Cayenne (Quassia amara L., Simarubacées) est un arbre de 3 à 8 m de haut, pantropical, originaire de Trinidad et présent en Amérique du Sud et aux Antilles. Il porte des feuilles alternes et composées de 3 à 5 folioles et de belles grappes dressées de fleurs à la corolle rouge vif à l’extérieur et rose à l’intérieur et de 10 grandes étamines. Le fruit est une drupe rouge foncé. Le bois, l’écorce et la feuille sont très amers et utilisés en médecine traditionnelle.
C’est au Surinam qu’un médecin et tradipraticien, Graman Quassi, découvrit au XVIIIe siècle les effets de cette plante qui porte son nom, contre la malaria. La décoction de feuilles est utilisée en Guyane contre le paludisme et aux Antilles françaises contre la fièvre et les refroidissements. Dans d’autres régions c’est la décoction du bois qui est prise contre la fièvre, la fatigue, la diarrhée, les dyspepsies et les parasitoses intestinales. Au Costa Rica et au Guatemala, le quassia est proposé contre le diabète.
Des quassinoïdes ont été identifiés dans le bois (quassine, néoquassine) et dans la feuille (simalikalactone D et E, néoquassine) et des alcaloïdes indoliques de type bêtacarboline ont été retrouvés dans le bois.
Une activité antipaludéenne démontrée in vitro
Des études in vitro ont montré l’activité antipaludéenne d’extraits de feuilles sur des Plasmodium falciparum résistants ou non à la chloroquine, due aux quassonoïdes, et en particulier à la simalikalactone D. Ces résultats ont été confirmés in vivo sur des souches de plasmodium chez le rongeur.
Des études cliniques ont montré l’efficacité de teintures alcooliques de bois sur les pédiculoses du cuir chevelu. Des extraits de bois, d’écorce et de feuille tuent les larves de moustiques du genre Culex, vecteurs de maladies virales comme la fièvre du Nil. Les extraits possèdent également des propriétés antibactériennes (staphylocoque doré, Escherichia coli) et antifongiques (Aspergillus niger).
Une étude clinique a montré l’intérêt d’un extrait de bois dans le traitement de la rosacée. Des extraits alcooliques d’écorce sont actifs chez le rat vis-à-vis d’ulcères induits par l’indométacine.
Une action hypoglycémiante a été mise en évidence chez le rat rendu diabétique par la streptozotocine (diabète type 1). Cette action a été confirmée chez des patients atteints de diabète de type 2 en normalisant le taux de glucose et en réduisant le taux de cholestérol.
De nombreux travaux ont montré que la simikalactone D possède une activité anticancéreuse vis-à-vis de mélanomes et d’hémopathies malignes. Elle serait intéressante en prévention et en traitement de cancers épithéliaux et de leucémies myéloïdes chroniques.
Les indications proposées aux Antilles (Longuefosse, 2010) en usage interne contre les pédiculoses s’effectuent en macération de bois et d’écorce dans de l’alcool à 60 % et comme tonique per os en macération de branche dans du vin. Le quassia ne sera pas utilisé chez la femme enceinte ou allaitante.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions. Ouest France, 239 p. www.ethnopharmacologia.org
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