Le myrte rouge (Myrtus communis L., Myrtacées) est un arbuste méditerranéen de 1 à 4 mètres de hauteur, aux tiges rouge brun, habitué des sols acides bien ensoleillés. Ses petites feuilles persistantes sont étroites, coriaces, opposées et lancéolées. Ses fleurs aux 5 pétales d’un blanc éclatant sont délicatement parfumées ; ses très nombreuses étamines saillantes et élégantes portent des anthères jaunes. Le fruit est une baie bleuâtre foncée à maturité.
Chez les Grecs anciens, le myrte est le symbole d'Aphrodite, la déesse de l'amour, et dans la mythologie romaine celui de Vénus, qui se cacha derrière un buisson de myrte pour masquer sa nudité. Hippocrate et Dioscoride recommandent cette plante dans les problèmes gynécologiques : les ulcérations de l'utérus et des parties génitales, les écoulements et les hémorragies utérines. Il tonifie la peau et évite les vergetures.
En médecine populaire au Maroc et en Algérie, les feuilles en infusion sont conseillées contre le diabète alors qu'en Turquie, c'est l'huile essentielle qui est prise contre le diabète et les troubles de la prostate.
On l'indique pour soulager les hémorroïdes, les affections bronchiques, les infections urinaires et l'incontinence. Les feuilles en infusion luttent contre la diarrhée.
Les feuilles et les baies sont des aromates en cuisine et les Corses préparent une liqueur de myrte avec les baies.
Les feuilles et les rameaux fleuris fournissent par distillation une huile essentielle avec un faible rendement. L'espèce est abondante et n'est pas menacée, elle est également cultivée.
1,8-cinéole, α-pinène, limonène et acétate de myrtényle
Elle renferme principalement du 1,8-cinéole (30-45 % ; oxyde monoterpénique MT), de l'α-pinène et du limonène (carbures MT) et de l'acétate de myrtényle (esters MT). La composition chimique varie selon le biotope : le composé majoritaire du myrte de Corse est le 1,8-cinéole et celui du Maroc et de Tunisie l'acétate de myrtényle.
L'huile essentielle a des propriétés expectorantes et mucolytiques grâce au 1,8 cinéol qui stimule les glandes exocrines des muqueuses respiratoires. Elle est complétée par une activité antibactérienne, antivirale et antifongique.
L'effet anti-inflammatoire est montré dans des tests in vitro : l'huile essentielle et le 1,8-cinéole réduisent les médiateurs de l'inflammation comme les leucotriènes B4, le thromboxane-B2 et les prostaglandines E2 au niveau pulmonaire, ainsi que le TNF-α (tumor necrosis factor). De plus une action antispasmodique est montrée au niveau de la trachée-artère.
L'huile essentielle est également insecticide vis-à-vis des insectes vecteurs de maladies virales et parasitaires comme les culex et vis-à-vis des poux. Des effets hypoglycémiant, veinotonique, lymphotonique et décongestionnant de la prostate sont objectivés.
Elle agit aussi sur le système nerveux central car l'huile essentielle et l'acétate de myrténile sont sédatifs et induisent le sommeil chez la souris.
Ses indications principales sont les infections bronchopulmonaires comme la bronchite, la toux, l'angine et la sinusite et les infections urinaires bénignes.
L’HE est contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant de moins de 6 ans.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 206 p.
Se soigner avec l’aromathérapie (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 112 p. www.ethnopharmacologia.org
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