Le bergamotier est probablement originaire d’Asie tropicale comme le sont de nombreux agrumes. C’est un arbre de 4 à 5 mètres de hauteur pourvu de feuilles vert luisant et coriaces. Ses petites fleurs blanches parfumées donneront des fruits jaunes piriformes non comestibles rappelant le citron. Son péricarpe dégage à la pression un parfum exquis. La pression à froid des épicarpes fournira une huile essentielle de bergamote. Il a été cultivé en Italie dès 1650 et la Calabre fournit actuellement 80 % de la production mondiale d’huile essentielle.
La bergamote est connue et présente à Nancy probablement grâce au roi René, duc de Lorraine et roi de Sicile. Au cours du Moyen-Âge, les pèlerins italiens qui se rendaient à Saint-Nicolas-de-Port, au sud de Nancy, apportaient ces agrumes parfumés avec eux. Le distillateur du château de Lunéville confectionna vers 1751 une pastille aromatisée à l’huile essentielle dont le duc était très friand, mais ce n’est qu’un siècle plus tard que les confiseurs de Nancy réalisèrent le fameux petit bonbon plat et carré parfumé à la bergamote.
Par ailleurs, vers 1700, Giovani Maria Farina, parfumeur italien venu s’installer à Cologne met au point une « eau admirable » fraîche et légère notamment à base d’huile essentielle d’orange, pamplemousse et bergamote, qu’il appela Eau de Cologne et connut un succès immédiat.
En Italie, la médecine populaire recommandait la bergamote contre la fièvre et les vers. Valnet au XXe siècle attribuait à son huile essentielle des propriétés digestive, antispasmodique et antiseptique dans les infections intestinales.
Une huile essentielle sédative et anxiolytique
Par expression à froid, le zeste fournit une huile essentielle à l’odeur fraîche, citronnée et lavandée. Elle renferme principalement du limonène et du γ-terpinène (carbures monoterpéniques), de l’acétate de néryle et de linalyle (esters monoterpéniques) ; certaines huiles essentielles renferment du bergaptène connu pour son effet secondaire photosensibilisant, c’est pour cela que certains fabricants effectuent une distillation pour éliminer le bergaptène.
L’huile essentielle est sédative et anxiolytique, le linalol baisse le cortisol plasmatique. Elle stimule la sécrétion de mélatonine qui favorise le sommeil et régule le cycle veille/sommeil. Quelques études cliniques montrent son action sur le stress en inhalation. Elle montre aussi un effet neuroprotecteur.
De plus, des effets détoxifiant, hépatoprotecteur et hypocholestérolémiant ont été démontrés. Elle agit également sur le système digestif et réduisant les spasmes abdominaux, les nausées, et les remontées acides lors des reflux. Elle montre une action anti-inflammatoire et antalgique.
L’huile essentielle pourra être administrée en inhalation, en diffusion, par voie orale, ou en application locale (sans furocoumarine). Elle sera évitée chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant de moins de 8 ans. On évitera une exposition solaire avec les huiles essentielles contenant des furocoumarines.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia.org
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