La camomille romaine (Chamaemelum nobile (L.) All., Astéracées) est une plante herbacée originaire d’Europe qui affectionne les lieux humides et les sols bien drainés. Ses tiges portent des feuilles typiques, profondément découpées en fines lanières, et des capitules floraux à la partie terminale. Les capitules de l’espèce sauvage sont coniques et composés de fleurs, ligulées blanches à la périphérie et jaunes en tubes au centre. En revanche, l’espèce cultivée est issue d’une variété double dont le capitule est composé uniquement de fleurs ligulées blanches. Le réceptacle floral conique est recouvert de paillettes transparentes caractéristiques.
Les différentes camomilles étaient mentionnées dans les traditions médicales grecque et arabo-persane, mais il est difficile de savoir de quelle espèce il s’agit à chaque fois car, aussi bien la matricaire, ou camomille allemande (Matricaria recutita), que la grande camomille (Tanacetum parthenium) étaient utilisées et pouvaient être confondues.
Apéritive, digestive, stomachique et antispasmodique
La médecine traditionnelle française l’indique dans de nombreuses affections digestives comme apéritive, digestive, stomachique et antispasmodique ainsi que dans les maux de tête et les névralgies faciales. Elle est aussi conseillée comme vulnéraire, fébrifuge et emménagogue.
En usage externe, l’infusion de fleurs était prise en bain d’œil pour traiter les inflammations des paupières et les conjonctivites ou en application sur les cheveux blonds pour les éclaircir. D’après Fournier (XXe siècle), les propriétés de la camomille varient selon le mode de préparation : la décoction et la teinture sont toniques alors que l’infusion, le sirop et la poudre sont antispasmodiques.
Valnet (XXe siècle) considère l’huile essentielle comme antispasmodique, antalgique, calmante et la recommande dans les névralgies, la dépression nerveuse, l’insomnie, les troubles de la digestion et la dysménorrhée d’origine nerveuse.
Les capitules floraux récoltés avant l’épanouissement renferment une huile essentielle (0,6 – 2,4 %) riche en esters monoterpéniques (80-90 %) dont l’angélinate d’isobutyle est le principal, en pinocarvone (cétone monoterpénique) et en trans-pinocarvéol (alcool monoterpénique).
Lactones sesquiterpéniques, flavonoïdes, acides-phénols…
Les autres composés sont des lactones sesquiterpéniques (0,6 % ; nobiline et dérivés) qui donnent à la camomille son amertume, des flavonoïdes (hétérosides de l’apigénine et de la lutéoline), des acides-phénols, dérivés polyacétyléniques et de l’acide hydroxycinnamique.
Un extrait aqueux, les polysaccharides et l’huile essentielle ont montré une action anti-inflammatoire chez le rat dans le test de l’œdème à la carragénine. Une action anti-oxydante est observée dans de nombreux tests (DPPH, ferreux/ferrique) avec un extrait acétonique et de l’huile essentielle. L’apigénol et le lutéol sont impliqués et sont également antispasmodiques.
Des extraits de fleurs ont montré une action préventive vis-à-vis des coups de soleil et un effet régénérant de l’épiderme sur un érythème. Une étude clinique avec un extrait alcoolique appliqué sur la peau n’a pas permis de prévenir l’apparition d’une irritation induite par une exposition aux UV mais a stimulé la régénération cutanée et le retour à la normale. Les shampoings à la camomille ont une action éclaircissante sur la chevelure grâce aux peroxydes.
La fleur et l’huile essentielle sont douées de propriétés antibactériennes vis-à-vis du staphylocoque doré, de Bacillus thuringiensis, de salmonelles, d’E. coli et antifongique vis-à-vis d’Aspergillus fumigatus avec un extrait aqueux de feuille. Une étude clinique en double aveugle chez des patients atteints de lichen plan buccal a montré qu’un traitement en bain de bouche pendant 4 semaines améliore les sensations de brûlure et les douleurs.
D’autres effets ont été mis en évidence comme l’activité hypoglycémiante, qui réduit le taux plasmatique de glucose chez des rats normaux et chez des rats rendus diabétiques par la streptozocine, ou une activité hypotensive artérielle d’extraits aqueux en traitement aigu ou chronique pendant trois semaines. Un effet cytostatique, dans lequel la nobiline est impliquée, a aussi été mis en évidence.
L’huile essentielle est antispasmodique, sédative, anxiolytique dû à l’angélate d’isobutyle, anti-inflammatoire, antalgique local et cicatrisante en stimulant les fibroblastes et la formation de collagène. On l’indique dans la nervosité, les névralgies, les contractures musculaires, les douleurs abdominales, l’eczéma et le prurit.
Du bon usage des plantes qui soignent (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia.org
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