DERRIÈRE une lourde porte, ouverte avec précaution par Sylvie Michel, enseignante-chercheur au laboratoire de pharmacognosie, des dizaines de vitrines gardent des milliers de substances et d’objets à l’histoire fabuleuse. L’endroit est presque secret, seulement ouvert aux étudiants et aux chercheurs, comme lieu d’observation et instrument de travail, ainsi qu’à de rares curieux et passionnées sur demande express. On y apprend l’histoire de la caféine, de la quinine, du curare, de la morphine, autant de substances naturelles renfermant des principes actifs utilisés en thérapeutique. C’est justement ce à quoi s’intéresse la pharmacognosie, l’étude des drogues en vue de leur utilisation dans la préparation des médicaments, et plus récemment dans celle des compléments alimentaires et des cosmétiques.
Historiquement, tout part de Dioscoride, qui écrit son « De Materia Médica » au Ier siècle, pour continuer avec Paracelse, qui dégage la notion de principe actif à la Renaissance. Plus tard, Charles Derosne isole la morphine (extraite de l’opium issu du latex du pavot), en 1806, puis Pelletier et Caventou, la strychnine (extraite de la noix vomique) et la quinine (extraite du quinquina), en 1818 et 1820. Classées par ordre botanique et par lieu géographique, les drogues du musée de matière médicale représentent ainsi un vaste inventaire en permanente évolution. On voyage d’un continent à l’autre, on s’émerveille devant des curiosités comme la corne de cerf ou l’os de tigre, auxquels on prêtait autrefois des vertus thérapeutiques, voire magiques. Les lianes d’Amazonie, les flèches sud-américaines empoisonnées, le ginseng, les graines de cacao et les épices livrent leur secret. Une immense vitrine en forme de pagode, souvenir de l’exposition universelle de 1889, fait replonger dans l’atmosphère du XIXe siècle, au temps des possessions coloniales et des expéditions scientifiques.
Aujourd’hui, cet arsenal de drogues, 25 000 échantillons, constitue la plus grande réserve d’Europe et d’Amérique du Nord et rappelle chaque jour aux futurs pharmaciens que le champ d’étude est encore vaste. Car, contrairement aux apparences, peu d’espèces ont été étudiées (moins de 10 % du règne végétal et des bactéries, moins de 5 % des champignons, et moins de 1 % des insectes et des micro-organismes). Le laboratoire de pharmacognosie fait partie de l’unité mixte de recherche du CNRS, Synthèse et structure de molécules d’intérêt pharmacologie (UMR 8638), dont l’un des objectifs est de découvrir et de mettre au point de nouveaux principes actifs anticancéreux et anti-infectieux. Regroupées désormais au sein de l’Institut Médicament, Toxicologie, Chimie, Environnement (IMTCE), les équipes de recherche des universités Paris Descartes et Paris Diderot sont fédérées autour du médicament. Martine Aiach, doyenne de l’université Descartes, souligne la nécessité de partager les connaissances, en créant des partenariats avec des professionnels du secteur pharmaceutique.
Partenariat avec Darphin
C’est ainsi qu’un partenariat a été mis en place entre la faculté et les Laboratoires Darphin. L’objectif est double : l’échange des connaissances, avec l’ouverture de stages aux étudiants chez le professionnel, et la mise à disposition d’experts Darphin en cosmétologie pour la filière laboratoire, et le sponsoring, avec l’attribution d’un prix pour le major de la filière officine.
Fort de sa longue expérience en matière de soins anti-âges et pour mettre en valeur ses compétences scientifiques en matière de recherche de substances naturelles actives, Darphin vient par ailleurs de présenter un nouveau produit, la crème Idéal Resource, à base de trois plantes à la longévité exceptionnelle : la renouée du Japon (antioxydant), la centella asiatica (vénoactif) et la fleur d’hibiscus blanc (exfoliant). Cette crème de jouvence est mise sur le marché ces jours-ci.
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