Comme le sont de nombreuses entreprises, le laboratoire Galderma est le fruit d’une volonté commune émanant de deux géants de l’industrie mondiale : Nestlé, qui a intégré le laboratoire Owen spécialisé en dermatologie, d’une part ; l’Oréal, d’autre part, qui, à l’aube des années quatre-vingt, vient de fonder le CIRD - Centre International de Recherche en Dermatologie - au sein de la très emblématique technopole française dédiée à la recherche scientifique, Sophia Antipolis. On comprend vite le champ d’étude dans lequel les deux groupes industriels souhaitent s’investir. C’est en effet la peau et sa santé qui motivent la création de Galderma.
Tous les champs d’application de la dermatologie sont dans la ligne de mire de ses fondateurs dont l’objectif n’est rien moins que d’offrir aux personnes du monde entier une peau saine tout au long de leur vie. Nobles ambitions, vaste mission… Portées, sans nul doute, par une philosophie qui leur est propre. Car ceux qui président à la destinée de Galderma ont, en effet, une vision holistique de la santé cutanée basée sur deux vérités : la peau est le plus grand organe du corps humain ; une peau saine a un impact positif sur notre bien-être. Il faut donc se concentrer non seulement sur le traitement et la réparation de cet organe mais aussi le préserver et mettre en valeur ses qualités. Une approche très spécifique qui va donner lieu à plusieurs molécules du champ thérapeutique et formules dermatologiques capables de répondre à de nombreuses affections de la peau.
Prescription et conseil.
En 1984, trois ans après la création de Galderma, les chercheurs du laboratoire élaborent une molécule majeure, CD271, qu’ils nomment Adapalène. Elle constituera le principe actif du gel Differin, un médicament par voie topique indiqué dans le traitement de l’acné qui va jouer un rôle déterminant dans la croissance de la jeune entreprise. Deux ans plus tard, l’activité commerciale de la structure française débute et trouve provisoirement à s’héberger dans les locaux des bureaux de L’Oréal à Clichy. Dans la foulée, une seconde entité est créée en Italie. Dès lors, on assiste à une succession de lancements en matière de médicaments de prescription, tous ciblés sur une problématique cutanée particulière : la formule de Rozex est présentée aux États-Unis en 1993. Vouée au traitement de la rosacée papulo pustuleuse, elle va connaître un succès conséquent outre atlantique et voir ses ventes approcher les 20 millions de dollars.
En 2000, le laboratoire positionne Silkis dans la problématique du psoriasis bientôt suivi de Tri-Luma dont il a acquis la licence en réponse aux désordres pigmentaires. Trois ans plus tard, c’est un médicament indiqué dans la prise en charge des lésions précancéreuses (kératoses actiniques) et des cancers cutanés (carcinomes basocellulaires…) qui est présenté sous le nom de Metvixia au Royaume-Uni et en Allemagne tandis que, sous la bannière étoilée, on découvre Clobex, un shampooing qui se consacre au psoriasis du cuir chevelu. En 2011, la prise en charge de l’acné est une fois de plus à l’honneur avec la présentation de la spécialité Epiduo, association de peroxyde de benzoyle et d’adapalène, qui va atteindre les sommets en matière de prescription. Elle précède de quelques années le lancement du vasoconstricteur Mirvaso et de Soolantra qui viennent, en 2014, élargir l’arsenal thérapeutique de lutte contre la rosacée.
Face au portefeuille pléthorique des formules de prescription, l’automédication signée Galderma ne démérite pas. Un domaine qui a su, lui aussi, au fil du temps, se constituer un catalogue de renom. Au premier chapitre duquel figure, sans nul doute, la gamme Cetaphil. Imaginée par deux pharmaciens texans, William Conner et Robert Alexander, la première expression de la gamme a pour principe un extrême respect de la peau et de son intégrité. Vouée à l’hygiène du visage et à l’hydratation de la peau, elle se propose également d’accompagner les épidermes qui souffrent de diverses dermatoses comme l’acné, l’eczéma, la rosacée… Présente parmi les marques les plus conseillées par les dermatologues français, Cetaphil s’est doté en 2011 d’une courte ligne entièrement consacrée aux peaux atopiques, Cetaphil Restoraderm, et abrite depuis 2014 une offre dédiée au soin du bébé (disponible à l’étranger). Aux côtés de la gamme Cetaphil, d’autres formules viennent conforter la présence de Galderma dans les rayons de médication familiale. En 1999, l’acquisition du médicament Locéryl, qui existe sous le nom de Curanail en version OTC, offre au laboratoire l’accès à un nouveau domaine thérapeutique, celui de l’onychomycose. La formule fera l’objet, sous forme de crème, du premier lancement sous la griffe Galderma au Japon. Curaspot, médicament OTC contre l’acné, Daylong, puissant protecteur solaire et Rozero, traitement symptomatique des rougeurs dues à la rosacée, viennent compléter l’arsenal des produits d’automédication du laboratoire.
Leader du marché en 2005
Moins précoce que ne l’a été l’historique de ses lancements, le premier site de production Galderma en France doit attendre 1994 pour être inauguré à Alby-sur-Chéran, commune de Haute Savoie. L’attente, pour autant, est à la mesure de ses capacités puisque la structure est destinée à fournir plus de cinquante pays répartis sur cinq continents. Le laboratoire, s’est en effet fixé comme objectif de devenir le leader mondial sur le marché de la dermatologie. Pour ce faire, il n’a de cesse de poursuivre son expansion géographique : Canada, États-Unis et Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne) dès 1989, développement d’un pôle Recherche & Développement à Tokyo en 1996 puis, trois ans plus tard, à Princeton (USA). L’année 2000 voit l’inauguration de l’usine de Baie d’Urfé au Canada avant que ne débute l’activité d’un nouveau site de production situé à Hortolândia au Brésil. En France, c’est Sophia Antipolis qui accueille l’installation du dernier centre de Recherche & Développement Galderma. Entièrement dédié à la dermatologie, il est opérationnelen2006.
Implanté sur les cinq continents avec des marques distribuées dans le monde entier, le laboratoire ne doit cependant pas sa croissance au seul facteur géographique. Car il fait, entre 1997 et 2012, l’acquisition de quatre entités - Basotherm (groupe Boehringer), Q-Med, auteur de célèbres marques de soins esthétiques, Collagenex spécialisé dans le traitement de la couperose et de la rosacée et le laboratoire Spirig, leader en dermatologie sur le marché suisse – qui renforcent son assise sur le marché dermatologique international. Un contexte dans lequel le laboratoire ne cesse de gagner des places, passant en une décennie (de 1995 à 2005) du 9e rang au leadership mondial. Dans cette fulgurante progression, la performance des molécules qu’il a mises en œuvre a bien sûr joué un rôle capital mais d’autres facteurs sont à considérer. Comme l’émergence d’un pôle d’activité « Esthétique et Correctrice » initié dès 2007 lorsque Galderma signe un accord pour le développement, la promotion et la distribution d’une toxine botulique de type A formulée spécifiquement pour des indications esthétiques. L’orientation est confirmée en 2011 par l’acquisition des marques à visée correctrice Restylane et Macrolane ainsi que par le lancement en Europe et en Amérique latine d’une gamme de produits vouée au comblement des rides et nommée Emervel.
Répartis en trois domaines d’expertise (prescription, automédication, filière esthétique et correctrice) les activités du laboratoire sont désormais rangées sous la bannière Nestlé Skin Health. La vision de santé et bien-être propre au groupe pourrait, à l’avenir, conforter le laboratoire dans ses choix d’orientation, développer des solutions médicales pour améliorer la qualité de vie des patients, avoir une approche globale dans toutes les pathologies de la peau et continuer de cultiver son expertise dans le domaine dermatologique.
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