Au cœur des algues

Publié le 06/03/2014

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Polysaccharides naturellement présents dans les algues marines sous forme de sels d’acide alginique, les alginates sont découverts par un chimiste anglais, le Pr Stanford, en 1883. Notamment dotés de propriétés épaississantes et gélifiantes, ils sont exploités dans des domaines aussi divers que l’industrie textile (55 %), agroalimentaire (30 %), papetière (7 %)… Dans une moindre mesure (5 %), ils servent aussi le champ de la santé où ils sont utilisés dans le traitement du reflux œsophagien (alginates de sodium) et le traitement des plaies (alginates de calcium). Un dernier domaine où leurs vertus sont connues et mises à profit depuis le XVIIIe siècle. Ce sont les marins et les goémoniers (les pêcheurs d’algues) qui constatent en premier l’effet produit par les algues : lorsqu’elle est coupée, l’algue se défend contre la diffusion de ses humeurs en sécrétant une substance visqueuse qui se gélifie au contact de l’eau de mer. Ils ne tardent pas à faire le rapprochement entre les propriétés des algues et leurs petites plaies et appliquent bientôt et de façon délibérée la substance providentielle sur leurs blessures. Les saignements s’arrêtent et les lésions, particulièrement difficiles à guérir au contact d’un milieu salin, cicatrisent. Plus tard, c’est au cours des premières et secondes guerres mondiales que les alginates démontrent leur efficacité et leur absence de toxicité dans le cadre de soins des plaies mais également d’opérations chirurgicales. En 1949, le professeur Jean Gosset, membre de l’académie de Chirurgie et de Médecine, légitime la place de l’alginate de calcium dans l’hémostase et les laboratoires Brothier en font leur principal objet de recherche. Un espoir pour tous ceux que les plaies atteignent dans leur intégrité physique (bouleversements des activités de la vie quotidienne, soins corporels, habillage, déplacements…) et psychologique (acceptation de la modification de l’image corporelle). En France, les patients porteurs de plaies aiguës et chroniques sont estimés à 1,5 million de personnes.