ÉPHÉMÈRE par nature, la publicité évolue aussi bien dans son style et sa technique que dans ses supports : avant la dernière guerre, et jusque dans les années 1950, de véritables fresques publicitaires recouvraient les murs de nombreuses villes, une technique aujourd’hui totalement tombée en désuétude. Mais il arrive parfois que certaines de ces réclames en grosses lettres noires ou colorées retrouvent le jour, au hasard de travaux ou de modifications architecturales, comme celles qui ornaient les murs extérieurs d’un lycée au centre de Moulins, dans l’Allier. Ces peintures délavées vantent à nouveau, mais sans doute pour peu de temps, des produits disparus depuis longtemps, et ravivent aussi la mémoire d’une pharmacie qui, nous le croyons volontiers, était forcément la plus grande et la meilleure de la magnifique cité bourbonnaise.
Visiblement sauvées par le fait d’avoir été longtemps recouvertes de panneaux d’affichages plus modernes, les parties non couvertes ayant, elles, été badigeonnées, ces réclames font revivre toute une époque. Mais elles illustrent aussi l’évolution des noms des officines : de nombreuses pharmacies s’appelaient autrefois « pharmacie normale », et seulement quelques-unes d’entre elles ont conservé cette dénomination qui fleure bon la vieille France. La Pharmacie normale de Moulins, elle, existe toujours mais, comme beaucoup d’officines du même nom, porte désormais une appellation plus moderne. Reste que, au-delà des qualités de l’officine, une question taraude le promeneur curieux : en quoi une pharmacie normale est-elle plus normale qu’une autre, et comment qualifier les pharmacies qui ne sont pas des pharmacies normales ? Le terme trouve certainement son origine dans des raisons réglementaires, qu’un pharmacien érudit saura peut-être nous rappeler…
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