Dans un premier article, l'US Preventive Services Task Force (USPSTF, un panel d'experts indépendants) recommande aux médecins de proposer la PrEP aux personnes à risque élevé d'être infectées par le VIH. Dans un second article, elle préconise le dépistage de toutes les personnes âgées de 15 à 65 ans et des personnes plus jeunes ou plus âgées à risque élevé. L'USPSTF recommande également le dépistage des femmes enceintes.
Ces trois recommandations sont de niveau A, c'est-à-dire que l'USPSTF estime qu'il est hautement probable que ces recommandations apportent un « bénéfice net substantiel ».
Un bénéfice chez les personnes à risque
En analysant les avantages et les risques de la PrEP, l'USPSTF a mis en évidence des « preuves convaincantes » de son efficacité à réduire le risque d'infection chez les personnes à risque, pour peu qu'elles y adhèrent.
Ces personnes à risque ont été définies avec précision. Il s'agit notamment d'individus en couple avec un partenaire sexuel sérodiscordant, d'hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ayant une mauvaise utilisation du préservatif ou ayant eu une infection sexuellement transmissible (IST, syphilis, gonorrhée ou chlamydia) au cours des 6 derniers mois, de personnes qui s'injectent des drogues et qui partagent leur matériel d’injection…
En dépit de quelques légers effets indésirables, notamment aux niveaux rénal et gastro-intestinal, « l'USPSTF conclut avec une grande certitude que le traitement à base de fumarate de ténofovir disoproxil par voie orale procuré par la PrEP réduit considérablement le risque d'infection au VIH chez les personnes à risque élevé ». À noter que le traitement oral quotidien associant fumarate de ténofovir disoproxil et emtricitabine est la seule formulation de PrEP actuellement approuvée par la Food and Drug Administration (FDA).
L'USPSTF rappelle que la PrEP ne protège que contre le VIH et que le préservatif reste le seul moyen de protection contre l'ensemble des IST : « La PrEP devrait être envisagée comme une option permettant de réduire le risque d'infection au VIH chez les personnes qui utilisent les préservatifs de manière incohérente, tout en continuant d'encourager et de soutenir l'utilisation systématique du préservatif. » Il recommande par ailleurs que la PrEP soit accompagnée de conseils afin de limiter les comportements à risque.
Une réduction de la transmission materno-fœtale
Alors qu'aux États-Unis, environ 15 % des personnes séropositives ne connaissaient pas leur statut VIH, l'USPSTF a étudié les nouvelles données concernant le dépistage afin de mettre à jour ses recommandations de 2013.
En plus de confirmer la fiabilité des tests HIV, l'USPSTF confirme l'importance du dépistage, qui permet la mise en place d'un traitement précoce et donc de limiter à la fois la survenue d'événements indésirables pour le patient, mais aussi la transmission à des partenaires non infectés.
Le dépistage des femmes enceintes est également un enjeu majeur. Alors que le VIH peut être transmis de la mère à l'enfant pendant la grossesse, le travail, l'accouchement et l'allaitement, l’USPSTF montre l'intérêt du dépistage des femmes enceintes infectées par le VIH pour réduire le risque de transmission mère-enfant.
Comme pour la PrEP, l’USPSTF conclut « avec une grande certitude que le bénéfice net du dépistage de l’infection par le VIH chez les adolescents, les adultes et les femmes enceintes est considérable ».
Aux États-Unis, plus de 38 000 nouveaux cas d'infection au VIH ont été diagnostiqués en 2017 ; 81 % sont des hommes.
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