« LE TEST de dépistage immunologique devrait remplacer progressivement le test Hemoccult (test gaïac) », a annoncé Nora berra, secrétaire d’État à la Santé, lors du lancement de Mars bleu, le mois national de mobilisation contre ce cancer. En présence du directeur général de la santé, Jean-Yves Grall, de la présidente de l’Institut national du cancer (INCa), Agnès Buzyn, et de la directrice de l’Institut de veille sanitaire (InVS), Françoise Weber, elle est également revenue sur la campagne 2011 et sur la nécessité d’augmenter le nombre de personnes dépistées. Le dépistage organisé couvre depuis 2009 l’ensemble des départements et s’adresse aux 50-74 ans, dits à risque moyen, c’est-à-dire sans symptôme apparent ni histoire familiale ou personnelle d’adénome ou de cancer colo-rectal. Environ 17 millions de personnes sont concernées. Chaque année, le cancer colo-rectal cause plus de 17 000 décès. En 2011, le nombre de nouveaux cas a été estimé à 40 500 et près de 95 % de ces cancers surviennent après l’âge de 50 ans.
Une participation insuffisante.
Selon les résultats de l’InVS pour la période 2010-2011, 5 millions de Français ont participé au programme, soit 32 % de la population cible. La participation est plus élevée chez les femmes (34 %) que chez les hommes (30 %) quelle que soit la tranche d’âge observée. Les personnes de plus de 60 ans adhèrent également davantage au programme que les plus jeunes. Les niveaux d’adhésion diffèrent selon les départements, la Corse, entrée récemment dans le dispositif, ayant le taux le plus faible (8,3 %). « Les résultats sont stables, c’est-à-dire insuffisants », a souligné la secrétaire d’État à la Santé.
La mise en place du nouveau test, en remplacement du test au gaïac, plus fiable et moins contraignant, devrait convaincre plus de personnes de participer. Le test immunologique permet de détecter de 2 à 2,5 fois plus de cancers et de 3 à 4 fois plus d’adénomes avancés. Des expérimentations de cette nouvelle méthode de dépistage ont été menées dans 7 départements. « L’impact de ce nouveau test sera réellement connu dans une dizaine d’années », a expliqué Agnès Buzyn. « Le test devrait être mieux accepté car il ne demande qu’un prélèvement au lieu de trois », a estimé Nora Berra. « Sa réalisation plus simple devrait permettre aux médecins généralistes de convaincre plus facilement. » L’importance du rôle du médecin traitant a d’ailleurs été rappelée par les autorités sanitaires. « Le médecin généraliste est au cœur du programme, c’est lui qui doit emporter l’adhésion et faire preuve de conviction », a affirmé Jean-Yves Grall. Selon une enquête INCa/BVA, 66 % des médecins traitants perçoivent leur rôle dans ce dépistage comme étant indispensable.
Les autorités sanitaires ont toutefois insisté sur le fait que l’arrivée du nouveau test l’année prochaine ne devait pas inciter les personnes cibles à attendre pour se faire dépister. Il reste encore de nombreux freins à la participation. La population visée ne se sent pas concernée, notamment car elle ne perçoit pas de symptômes. Cela montre une confusion entre dépistage et diagnostic. Il existe également une peur liée aux résultats du dépistage et au cancer lui-même.
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