À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer ce lundi, les autorités sanitaires ont dénoncé les rumeurs sur la prétendue nocivité du vaccin contre les papillomavirus humains (HPV). Il s'agit au contraire d'une vaccination « sûre et indispensable pour éliminer le cancer du col de l'utérus ».
Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)* de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « des rumeurs infondées entravent l'augmentation de la vaccination qui est pourtant cruciale dans la prévention du cancer du col de l'utérus ». Livrant ses dernières données, la directrice du CIRC, Elisabete Weiderpass, s'alarme des 570 000 nouveaux cas diagnostiqués l'an dernier et des 310 000 femmes qui en meurent chaque année. « C'est le 4e cancer le plus fréquent chez la femme », souligne-t-elle, martelant que la vaccination anti-HPV est efficace, « sûre et indispensable ».
Car si la prévention ne s'améliore pas, le nombre de décès annuel risque d'atteindre les 460 000 d'ici à 2040. L'OMS rappelle que les deux virus HPV16 et HPV 18 provoquent à eux seuls 70 % des cancers et des lésions cancéreuses du col de l'utérus et recommande de vacciner filles et garçons de 9 à 14 ans. Or, dans un contexte de méfiance généralisée envers la vaccination, les antivax accusent les vaccins anti-HPV d'être responsables de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques, ce qui n'est corroboré par aucune étude.
La France, où la vaccination est conseillée pour les filles entre 11 et 14 ans, réfléchit à la possibilité d'étendre cette recommandation aux garçons, comme c'est le cas dans une vingtaine de pays dans le monde. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, ancienne présidente de l'Institut national du cancer (INCa), s'y est déclarée personnellement favorable puisque « les pays qui vaccinent aussi les garçons ont vu une baisse drastique de la circulation des virus, au bénéfice des filles et des garçons ». Mais, a-t-elle rappelé, plus que ses convictions personnelles, c'est l'avis très attendu de la Haute Autorité de santé (HAS) qui donnera l'orientation française sur le sujet.
*Institut de recherche multidisciplinaire sur le cancer fondé par l'OMS en 1965.
Avec l'AFP.
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