Dans le cadre de la loi sur la légalisation du cannabis votée en juillet 2013, les pharmacies uruguayennes peuvent désormais délivrer du cannabis récréatif aux usagers inscrits sur les registres d’État.
Dans la nuit du mardi 18 juillet l’État uruguayen a divulgué les emplacements des seize officines du pays ayant accepté de participer à la mise en place de ce nouveau service. L’Uruguay devient ainsi officiellement le premier pays du monde à autoriser les pharmacies à vendre du cannabis sous contrôle de l’État.
Dans les faits, les titulaires pourront délivrer dix grammes de marijuana par semaine à chaque personne inscrite sur le registre officiel recensant les consommateurs et ce au prix de 1,30 euro le gramme (prix inférieur à celui du marché illégal). Les doses vendues seront accompagnées d’indications sur le pourcentage de THC (tétrahydrocannabinol) ainsi que « d’avertissements » et de « recommandations » pour son usage.
Cette mesure est la dernière étape de la loi sur la légalisation de la consommation de cannabis. Adoptée en décembre 2013 dans le but de priver les narcotrafiquants d’une source importante de revenus, elle autorisait déjà les consommateurs à cultiver leur herbe à domicile ou au sein d’une coopérative de quartier. Toutefois l’élection de Tabaré Vasquez, cardiologue de profession, à la présidence en décembre 2014 ainsi que les réticences des pharmacies et de l’Association de chimie et de pharmacie d’Uruguay (AQFU) avaient retardé la mise en place de ce dernier volet.
Ce scepticisme des officines, qui dénoncent la vente d’un produit « portant préjudice à la santé », explique le faible nombre d’établissements participant au programme, l’État n’ayant pas trouvé d’accord avec les grandes chaînes de pharmacies du pays.
Selon l’Institut de contrôle et de régulation du Cannabis (IRCCA), près de 5 000 personnes se sont enregistrées depuis le 2 mai sur les registres de consommateurs dans ce pays de 3,8 millions d’habitants.
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