Au début du XXe siècle, le Dr Wilder propose un régime enrichi en lipides et fortement restreint en glucides pour mimer l’état de cétose lié au jeûne. Ainsi naît le régime cétogène.
Cette thérapeutique surprend dans l’univers de la diététique par sa composition. Une alimentation équilibrée comprend 50 % de glucides, 30 à 35 % de lipides et 12 à 15 % de protéines. Dans le régime cétogène, les lipides représentent au minimum 60 % des apports journaliers tandis que les glucides sont fortement diminués à 10 à 15 % maximum. Les protéines sont calculées en fonction des besoins du patient.
En pratique, les lipides apportés par tous les corps gras (beurre, crème et huiles) ont la part belle. Toutes les viandes sont autorisées, charcuteries comprises, comme les œufs, les fromages et les fruits oléagineux. Alcool, pain, biscottes, céréales, féculents, fruits, bonbons, miel, sans oublier les pâtisseries, viennoiseries et plats cuisinés, sources de glucides cachés, sont en revanche supprimés. Enfin, les laitages, les légumes et les fruits les moins sucrés (fruits rouges) sont limités.
L’épilepsie, indication principale
Plus le ratio gras/non gras augmente, plus les corps cétoniques sont produits en quantité massive et utilisés comme source d’énergie par les cellules du système nerveux. Leurs propriétés anti-convulsivantes et neuroprotectrices expliquent leur action bénéfique au niveau neurologique.
Son intérêt ayant été principalement démontré chez l’enfant, il est actuellement réservé, sous contrôle médical strict, dans le traitement alternatif des épilepsies pharmacorésistantes, de certains syndromes épileptiques et en première ligne des maladies métaboliques associées à des symptômes épileptiques (Maladie de Vivo). Dernièrement, des travaux ont mis en évidence son intérêt dans les maladies de Parkinson et d’Alzheimer.
Régime cétogène et cancer
Pour leur croissance, les cellules cancéreuses nécessitent de grandes quantités de glucides, alors qu’elles sont incapables d’utiliser les lipides et les corps cétoniques. À l’heure actuelle, aucune étude clinique n’a démontré que le régime cétogène était favorable chez les patients atteints de cancer. La consommation de produits industriels sucrés est délétère pour l’organisme mais supprimer les fruits et légumes, riches en vitamines, minéraux, fibres et anti-oxydants, est tout aussi préjudiciable. En outre, une alimentation cétogène peut être à l’origine d’une dénutrition du patient cancéreux, la cétose provoquant la perte de la sensation de faim.
Un régime pour maigrir ?
L’effet coupe-faim, voilà l’effet recherché de la diète cétogène, ajouté à la combustion des acides gras en corps cétoniques. L’apport réduit en glucides diminue également la production d’insuline, favorisant le stockage dans les cellules graisseuses.
Or, à moyen et long terme, cette alimentation déséquilibrée favoriserait les maladies cardiovasculaires, les lithiases rénales et les fractures. Sans oublier, à l’instauration du régime, l’hypoglycémie, la mauvaise haleine, liée à la cétose, et les troubles digestifs (nausées, vomissements et constipation due à l’apport restreint en fibres).
Mauvaise tolérance, carences, reprise de poids à l’arrêt : le régime cétogène n’est pas à conseiller à des fins amaigrissantes. Manger moins et mieux choisir les apports en sucrés, telle est la solution.
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