Le dispositif AKO@dom a obtenu le soutien des Hôpitaux universitaires de Strasbourg et fait actuellement l’objet d’une expérimentation auprès d’une trentaine de patients, suivis à domicile par cet établissement pour des cancers du rein ou du sein métastasés. En pratique, les oncologues le proposent lors de l’instauration d’un traitement ambulatoire. Si le patient l’accepte, une infirmière se rendra régulièrement chez lui pour s’assurer, grâce à une application sécurisée, « pilotée » par les oncologues, de la bonne prise des médicaments et de l’absence d’effets secondaires, ou de leur dépistage précoce. Le médecin traitant et le pharmacien ont eux aussi accès aux données des patients inscrits, chacun en fonction de leurs compétences respectives.
Pour l’officinal, souligne le Dr Philippe Barthélémy, l’intérêt du dispositif commence même avant la délivrance du médicament, car les pharmaciens ne connaissent pas forcément toutes les nouvelles molécules qui concernent un très petit nombre de patients à l’échelle d’une pharmacie : « Trop souvent, explique cet oncologue, le pharmacien en est réduit à commander le produit lorsque le patient arrive au comptoir, car il ne l’a pas en stock, en raison de son prix très élevé, et va lui demander de revenir le lendemain, tout en étant, de plus, obligé de se former rapidement à cette délivrance. » Avec AKO@dom au contraire, poursuit-il, le pharmacien peut commander le médicament en amont et, surtout, être parfaitement au courant de son mode de délivrance et d’utilisation lorsque le patient arrive devant lui, tout en ayant préparé, si besoin, une conciliation médicamenteuse.
Lien ville-hôpital
Financé notamment par les laboratoires Ipsen et Pfizer, le dispositif se veut un exemple concret de lien ville-hôpital autour du patient. Il permet, pour ses promoteurs, une réduction des complications et une gestion précoce des effets indésirables, tout en associant la compétence humaine d’une infirmière bien formée aux atouts du numérique : rien à voir, ici, avec une hotline impersonnelle reliant un patient isolé à une plateforme située à des centaines de kilomètres.
Au-delà des anticancéreux oraux, la start-up se prépare déjà à répondre aux enjeux posés par les immunothérapies, auxquelles les médecins et pharmaciens de ville ne sont pas non plus toujours suffisamment formés. Continuum a levé il y a quelques semaines 600 000 euros de fonds supplémentaires, qui lui permettront, d’ici à 2020, de poursuivre et d’élargir son développement.
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