« On ne peut parler de “pathologie”, indique le Dr Jérémie Lefranc en préambule, que si le trouble est récurrent, plusieurs fois par semaine, et sur plusieurs mois ». À l’origine des troubles de sommeil chez l’enfant, on retrouve dans la plupart des cas (80 %), une difficulté d’ordre psychologique qui se traduit par une angoisse à l’endormissement.
Celle-ci est sensible à la réassurance, au rituel d’endormissement centré sur la « petite histoire », parfois coûteux en temps. Et « si ce rituel se répète lors de réveils nocturnes, les parents sont bien sûr épuisés, alors que l’enfant ne va pas si mal, constate le spécialiste, puisqu’il a son quota de sommeil, grandit et grossit bien, ne ronfle pas, etc. ».
Un contexte inquiétant pour l’enfant
Le trouble survient habituellement dans un contexte inquiétant pour l’enfant, de séparation des parents, de harcèlement à l’école notamment. Quelques questions, un examen clinique (sans hypertrophie amygdalienne en particulier) suffisent à rassurer et à écarter toute arrière-pensée de maladie organique où le trouble du sommeil est escorté d’autres signes.
Autres troubles du sommeil, la famille des parasomnies, dont les terreurs nocturnes : l’enfant paraît terrorisé, mais ne se réveille pas. Il crie, transpire, est tachycarde et ses pupilles sont dilatées. Il ne garde aucun souvenir de l’incident et il ne doit pas être réveillé.
Ce trouble épisodique se produit plus volontiers en début de nuit, avant minuit, quand le sommeil est très profond (parce que les siestes devenues impossibles l’après-midi à l’heure du cours préparatoire). Un événement nocturne bien différent du cauchemar, même si leurs déterminants peuvent être identiques (quelles préoccupations dans la journée ?), qui éveille (parents et enfant, alors accessible), plus tard dans la nuit, laisse un souvenir, avec des réactions végétatives moins prononcées.
Effets collatéraux de certains médicaments
Avec l’âge et les phases de sommeil paradoxal raccourcies, des accès de somnambulisme peuvent supplanter les terreurs nocturnes, caractérisés par des somniloquies amusantes certes, mais aussi des mises en danger qui obligent à quelques précautions…
Pour les 20 % de troubles restants, un certain nombre de situations doivent être évoquées, comme les effets collatéraux de médicaments, bêta-bloquants pris dans le cadre d’une mucoviscidose, bêta2 mimétiques ou corticoïdes en traitement d’une maladie endocrinienne ou d’un asthme. Autre raison de troubles du sommeil, rare, une inversion de la sécrétion hormonale régulatrice du sommeil ; un traitement chimique est alors indispensable pour rétablir le rythme nycthéméral.
Le traitement des troubles du sommeil de l’enfant banaux consiste à rassurer essentiellement, en un peu de guidance parental et, en situation de crise, une benzodiazépine ou un anti-histaminique sur une durée très limitée. En cas de pleurs nocturnes, une intervention trop précoce (avant 10 minutes) est déconseillée : l’enfant doit se réendormir seul.
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Françoise Amouroux
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