Bien qu’en baisse, les comportements suicidaires demeurent très élevés en France, et tout particulièrement dans son quart nord-Ouest.
Quatorzième cause de mortalité dans le monde, et douzième cause d’ici à 2030, le suicide frappe particulièrement la France, qui présente un taux parmi les plus élevés d’Europe après les pays-de-l’Est, la Finlande et la Belgique.
Comme le souligne Santé publique France, qui publie son baromètre des suicides et des tentatives de suicide (TS) dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), 8 948 personnes se sont donné la mort en France en 2015 et 7,2 % des Français ont déjà tenté de se suicider au cours de leur vie, 0,39 % au cours des douze derniers mois.
La plupart de ces personnes avaient alors entre 15 et 19 ans, la propension étant plus importante - 30 % - chez les femmes de cette classe d’âge. De manière générale, les TS sont près de deux fois plus nombreuses chez les femmes que chez les hommes. Pour autant, l’issue est souvent plus fatale chez l’homme que chez la femme.
Toutes les régions françaises ne sont pas égales devant ce fléau de santé publique. Car rapporté au nombre de morts par habitants, le suicide frappe davantage la Bretagne et les Pays de la Loire où les taux les plus importants se montent respectivement à 24,7 et à 21,3 décès par suicide pour 100 000 habitants. Les Hauts-de-France ne se situent qu’au troisième rang avec un taux de 20,7 suicides pour 100 000 habitants, devant la Normandie (19,5).
Pour autant, la région des Hauts-de-France présente la situation la plus défavorable si l’on cumule les décès après suicide, les hospitalisations et les pensées suicidaires. Il s'agit d'ailleurs de la région où le plus d’adultes (10,1 %) ont déjà tenté de se suicider dans leur vie. La région où ce taux est le plus bas est l’Ile-de-France (6,2 %). C’est également celle où l’on se suicide le moins en France : 7,6 morts pour 100 000 habitants, soit moitié moins que la moyenne nationale.
De manière générale, les TS sont à la baisse en 2017 « avec des prévalences comparables à celles observées dans les années 2000 ». Enfin, concernant l’occurrence de pensées suicidaires au cours de l’année, « après une diminution observée entre 2000 et 2010 et un retour à la hausse entre 2010 et 2014, les données suggèrent une tendance à la stabilité entre 2014 et 2017 », relève Santé publique France. Toutefois la lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les 10 dernières années, si elle confirme la pertinence des politiques de prévention engagées, reste trop peu significative au regard des niveaux de mortalité élevés en comparaison à nos voisins européens.
Les facteurs associés aux pensées suicidaires, mis en évidence dans l’analyse de Santé publique France, concordent avec ceux relevés dans la littérature internationale. Parmi les déterminants multifactoriels des tentatives de suicide, la dépression est un facteur majeur.
Avec l'AFP
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