Une mini-usine pour fabriquer les médicaments à domicile

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Publié le 12/03/2019
EOL machine

EOL machine
Crédit photo : Creative Eurecom

Fabriquer un médicament extemporané chez soi, grâce à une machine : un acte encore impensable il y a quelques années mais qui pourrait bien devenir réalité.

« Réalisation exemplaire », c'est dans cette catégorie qu'a été primé EOL, un équipement transportable pensé pour la production de médicaments à domicile. Mis au point par la start-up Creative Eurecom, basée près d'Angers, cet appareil très prometteur a été récompensé, le 8 mars, lors des Global Industrie Awards à Lyon, qui distinguent différents projets innovants. Dans un premier temps, EOL a été conçu pour la fabrication d'un médicament très sensible, l'ALX-009, dédié aux personnes atteintes de la mucoviscidose. Ce médicament est actuellement le seul en mesure d'éradiquer une bactérie résistante à tous les antibiotiques. Mais sa durée de vie n'est que de 30 minutes : il ne peut donc pas être produit de manière classique.

S'il ne concerne pour l'instant que les personnes atteintes de la mucoviscidose, EOL pourrait ensuite être utilisé pour traiter d'autres pathologies, notamment pour des maladies pulmonaires ou dans le cadre de certaines chimiothérapies.

Quatre solutions de base sont incluses dans la machine afin de synthétiser le médicament à inhaler, l'ALX-009, le tout en seulement 15 minutes. Bien qu'extrêmement sophistiqué, l'appareil devrait être assez simple à utiliser. Le patient n'a qu'à placer une cassette stérile contenant les réactifs à l'intérieur d'EOL, qui, grâce à un mélangeur et à un filtre de dialyse miniature, se chargera ensuite de produire la solution médicamenteuse. De nombreuses mesures de sécurité ont bien sûr été prévues pour éviter tout incident au moment de la fabrication. Le profil du patient est intégré au préalable dans la mémoire de la machine, pour éviter tout risque de surconsommation chez ce dernier. Premier dispositif médical de ce type dans le monde, l'invention de Creative Eurecom pourrait débarquer sur le marché en 2023 ou 2024, selon les prévisions de la start-up. Avant d'en arriver là, des tests cliniques doivent encore être réalisés à partir de mai prochain, pour lever les derniers doutes sur la machine, mais aussi sur le médicament.


Source : lequotidiendupharmacien.fr