L'Académie de pharmacie estime qu'il faudrait supprimer le logo « médicament + grossesse = interdit ». En réponse à cette recommandation, Marine Martin, présidente de l'Apesac*, a tenu à rappeler que le principal but de cette indication consistait à « attirer l'attention de la patiente pour qu'elle pose des questions à son médecin le cas échéant ». Précisant sa position, l'Académie estime que son avis se justifie par « l'évolution des connaissances en la matière », mais aussi et surtout à cause de « l’absence de liste officielle de médicaments relevant de cette disposition ». Les deux pictogrammes sont apposés sur 60 à 70 % des spécialités, alors que seulement 10 % de celles disponibles sur le marché français présentent un risque embryonnaire ou fœtal avéré chez l’humain. Chef de service du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), Élisabeth Elefant estime que la priorité n'est pas d'interdire, mais bien « d'informer les femmes enceintes que le médicament qu'elles prennent présente un danger pour la santé du fœtus ou de l'embryon ».
L'Académie et Marine Martin s'accordent au moins sur un point à ce sujet « c'est à l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) d'assumer ce rôle et non à l'industriel de décider ». Sans liste précise référençant toutes les spécialités réellement dangereuses pour les femmes enceintes, les fabricants « sont incités à élargir le champ d’application de ces pictogrammes », rappellent les Sages, qui estiment donc que leur emploi trop systématique les rend « contre-productifs ». Pour l'Académie, l'usage de médicaments pendant la grossesse doit avant tout « faire l’objet d’un dialogue singulier entre le médecin et la patiente ».
* Association des parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant, qui a participé à la création de ces pictogrammes.
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