À L’ORIGINE de ce travail de l’Académie deux constats : d’une part, l’augmentation considérable depuis trente ans de certains cancers, notamment les cancers du sein, de la prostate, des testicules et de la thyroïde, d’autre part, l’existence de polémiques et d’informations contradictoires sur les risques des PEs pour la santé humaine. Le rapport de l’Académie pointe les incertitudes qui persistent sur la question. Incertitudes qui tiennent à la difficulté d’extrapoler à l’homme les données recueillies chez l’animal témoignant de l’effet de faibles doses de certains PEs sur la cancérogenèse, à la difficulté également de recourir à l’épidémiologie du fait de la présence ubiquitaire de certains PEs de l’environnement, ou encore à l’effet transgénérationnel des PEs.
Effet cocarcinogène.
Concernant le bisphénol A (BPA), le rapport indique que des données convergentes sont en faveur d’un effet cocarcinogène possible, voire probable, dans l’espèce humaine, surtout en cas d’exposition pré- et périnatale. Les académiciens jugent donc souhaitable de limiter dès à présent l’exposition au BPA, principalement pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Ils s’associent ainsi totalement aux propositions de l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), qui devrait éditer prochainement une plaquette d’information à l’attention des femmes enceintes et allaitantes pour promouvoir les gestes simples de précaution. En revanche, les académiciens regrettent « la précipitation » du législateur, qui, par une loi votée le 12 octobre dernier, interdit la fabrication et la commercialisation de tout conditionnement en contact avec des aliments et contenant du bisphénol A à compter du 1er janvier 2014. Une échéance jugée « trop arbitraire », alors qu’on ne dispose pas à l’heure actuelle de produits de substitution ayant fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité et qu’il semble même n’y avoir aucune avancée industrielle dans ce domaine. L’Académie appelle les industriels à s’investir dans le développement de tels produits et se dit prête à s’impliquer dans un rapprochement entre recherche académique et industrielle. Elle souligne enfin dans son rapport la nécessité d’encourager par un meilleur financement la recherche publique sur les mécanismes d’actions sanitaires de certains perturbateurs endocriniens.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques