SI L’ESPÈCE HUMAINE a pris le pas sur toutes les autres, c’est grâce au langage ! « Oui… mais non », lance Geoffrey Bingham, un chercheur de l’Indiana. C’est aussi parce que, outre sa socialisation, elle a toujours connu « l’illusion poids-taille ».
Cette illusion, nous la vivons encore tous depuis notre plus tendre enfance. Elle nous fait croire que de deux objets le plus gros est le plus lourd. Elle a permis à Homo sapiens d’acquérir une aptitude unique dans le règne vivant : celle de lancer un objet au loin.
C’est parce qu’il a su choisir un objet d’un poids adapté à être propulsé que l’homme préhistorique a pu viser ce qui allait constituer son dîner… ou celui dont il risquait d’être le dîner. Avec l’entraînement, les bons lanceurs ont appris à maîtriser l’illusion pour choisir les projectiles les plus performants. L’illusion s’est transformée en perception affûtée.
Le langage et le lancer nous sont parvenus dans un seul lot. Tous deux requièrent coordination parfaite et habileté motrice. Ces atouts naissent dans deux structures centrales : le cervelet et le cortex pariétal postérieur. Peut-être est-ce ainsi qu’Homo sapiens a pris le pas sur Néandertal. Si ce dernier avait un cerveau plus important, nos ancêtres avaient un cervelet et un cortex pariétal postérieur plus importants.
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