AVEC le génotype 1, le plus fréquent en France (60 % des patients) et le plus difficile à traiter, le taux de guérison est passé de 2 % au début des années 1990 à 42-48 % avec la bithérapie par interféron pégylé alpha 2b et la ribavirine. L’arrivée des inhibiteurs de protéase bocéprévir et télaprévir permet d’améliorer ces résultats.
Bocéprévir
En ce qui concerne le bocéprévir (Victrelis), deux études cliniques de phase III ont démontré la supériorité de la trithérapie incluant ce médicament sur la bithérapie pégylée. Dans l’étude SPRINT-2 chez des patients naïfs, le taux de réponses virales soutenue était : de 38 % sous bithérapie pégylée (avec un taux d’échappement de 22 %) ; sous trithérapie à durée fixe ou guidée par la réponse à la bithérapie, les taux de réponse étaient de 63 % et 66 % (avec des rechutes beaucoup moins fréquentes, de 9 %). Dans l’étude RESPOND-2, qui a été conduite chez des patients en échec d’un traitement précédent, on a observé un taux de répondeurs de 21 % sous bithérapie contre 59 % avec la trithérapie « guidée » et 66 % sous trithérapie « fixe ». Là encore, il y a eu moins d’échecs sous trithérapie
(15 et 11 % contre 32 %).
Au total, la trithérapie avec bocéprévir donne un taux de guérison 1,7 fois supérieur à celui obtenu sous bithérapie chez les patients naïfs et 2,8 fois supérieur chez les patients en échec.
Le profil de tolérance globale de la trithérapie est similaire à celui de la bithérapie pégylée en dehors d’un risque accru d’anémie.
Télaprévir
En ce qui concerne le télaprévir (Incivo), son enregistrement a été basé sur les résultats d’études de phase III. Dans l’étude ADVANCE, chez des patients naïfs, une réponse virologique soutenue a été obtenue chez 79 % des patients traités par une trithérapie associant télaprévir, interféron pégylé et ribavirine contre 46 % chez les patients sous bithérapie. Dans l’étude REALIZE chez des patients rechuteurs, une réponse virologique soutenue a été enregistrée : chez 83 % des patients sous trithérapie vs 22 % dans le groupe bithérapie standard ; 59 % vs 15 % chez des répondeurs partiels ; 29 % vs 5 % chez des patients à réponse antérieurement nulle. Quant à l’étude ILLUMINATE, les données montrent qu’un traitement par télaprévir de vingt-quatre semaines n’est pas inférieur à un traitement par télaprévir de quarante-huit semaines chez des patients naïfs, qui ont atteint et maintenu une charge virale indétectable de façon précoce (semaine 4 et semaine 12), soit 65 % des patients.
En ce qui concerne la tolérance du télaprévir, 90 % des patients ont présenté des éruptions cutanées (eczématiformes dans la moitié des cas). Signalons aussi une suspicion de DRESS chez 0,4 % des patients et un syndrome de Stevens-Johnson dans moins de 0,1 % des cas.
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