LE FER est l’élément central de l’hémoglobine et des protéines héminiques, il assure le transport de l’oxygène et le fonctionnement de la plupart des cellules. « De ce fait, son métabolisme doit être finement régulé et nos connaissances ont été bouleversées par la découverte de l’hepcidine comme hormone de régulation du métabolisme du fer synthétisé par le foie », déclare le Dr Sigismond Lasocki (hôpital Bichat, Paris). Ce peptide hépatique augmente en cas de surcharge ferrique ou dans les situations inflammatoires, provoquant une diminution de l’absorption intestinale de fer, ainsi qu’une séquestration du fer dans les réserves. L’hepcidine peut cependant être réprimée même en présence d’inflammation et le fer peut alors être mobilisé. Cette hormone est considérée comme hyposidérémiante. « Ceci permet de comprendre pourquoi l’apport en fer peut être efficace dans certaines situations inflammatoires (hémodialyse, chimiothérapies en cancérologie, tumeurs malignes, maladies cœliaques et MICI du tube digestif) contrairement à un dogme admis jusqu’à présent », poursuit le Dr Lasocki. En dehors de l’anémie, la carence martiale est associée à de nombreux autres symptômes : fatigue physique, perte des cheveux, pâleur cutanée, ongles fragilisés, syndrome des jambes sans repos, moins bonne tolérance au froid. Chez les enfants, elle est associée à des retards de développement ainsi qu’à une morbimortalité accrue en période néonatale. D’après l’OMS, l’anémie se définit par un taux d’hémoglobine inférieur à 13 g/dl chez l’homme, 12 g/dl chez la femme ou l’enfant et 10,5 g/dl chez la femme enceinte.
Une structure proche de la ferritine.
Le diagnostic de la carence en fer repose sur des examens biologiques appropriés, et le bilan martial est établi par dosage du fer sérique, dosage de la ferritine et de la transferirine sériques et détermination du coefficient de saturation de la transferrine (CST). Mais ces marqueurs manquent parfois de spécificité et de nouveaux marqueurs bientôt commercialisés, comme les dosages d’hepcidine, devraient permettre de simplifier ce diagnostic. « Actuellement, la prise en charge de l’anémie et de la carence martiale dans de nombreuses pathologies peut être améliorée et de nouvelles formulations de fer peuvent contribuer à cette amélioration », affirme le Pr Patrice Cacoub (Pitié Salpêtrière, Paris). Le fer par voie orale est souvent mal toléré et inefficace. Le choix du type de fer intraveineux (IV) est basé sur la tolérance, l’efficacité et les facilités d’administration. Les fers dextran, en raison de leur risque d’immuno-allergie (nécessité d’une dose-test), ne sont pas d’un maniement facile. D’autre part, le fer doit rester sur son véhicule, il ne doit pas se retrouver sous forme libre car il devient toxique et provoque des intolérances. « À ce jour, je préfère utiliser le nouveau fer injectable Ferinject dont la structure permet de fixer le fer au cœur d’un complexe hydroxyferrique-saccharose stable et adapté à l’administration veineuse. Non seulement il est mieux toléré et restreint les effets toxiques, mais il donne la possibilité de délivrer une forte dose de fer en une seule fois, et ainsi de corriger rapidement la carence, constate le Pr Gilbert Deray (Pitié Salpêtrière, Paris). Les perfusions seront donc moins nombreuses et moins longues et on peut également espérer une meilleure observance. » La structure moléculaire proche de la ferritine de Ferinject permet au fer d’être distribué de façon rapide et ciblée dans la moelle osseuse, siège de l’érythropoïèse, et d’être utilisé de façon optimale par les globules rouges (jusqu’à 99 %). La réponse hématologique et la reconstitution des réserves en fer sont plus satisfaisantes qu’avec la forme orale. Il n’y a pas de risque particulier pour l’homme sur le plan génotoxique et toxicologique en administration répétée, et les effets indésirables les plus fréquents sont des céphalées, des troubles digestifs, des éruptions cutanées et réactions au point d’injection.
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