L’ACIDE HYALURONIQUE (AH) intervient à tous les stades de la cicatrisation et l’organisme l’utilise comme une molécule régulatrice du fonctionnement cellulaire. Les produits de dégradation des AH ont des fonctions biologiques très différentes en fonction de la longueur des chaînes. Lorsque la chaîne est complète avec un poids moléculaire élevé, l’AH est impliqué dans la structure cellulaire et dans les propriétés mécaniques des tissus. Lorsque l’AH est présent sous forme de courtes chaînes ou oligomères, il se lie au récepteur CD44, déclenchant une cascade de réactions impliquées dans la prolifération, la migration cellulaire et l’inflammation. L’AH joue un rôle fondamental dans l’organisation du réseau vasculaire tout au long du processus cicatriciel. Au début, il est hydrolysé en oligomères (chaînes courtes) pour permettre la réparation en stimulant l’expression des gènes de l’inflammation et en favorisant la vasodilatation. Les fragments d’AH favorisent la migration des kératinocytes au sein de la matrice extracellulaire (MEC) en construction, puis leur prolifération. Parallèlement, ils stimulent la multiplication des cellules endothéliales et favorisent l’angiogenèse (création de nouveaux vaisseaux). Une fois le tissu malade réparé, le système retourne à l’état d’équilibre grâce à la production de nouveaux polymères à longue chaîne par les AH synthétases. « Ces derniers interrompent progressivement les cascades des cellules endothéliales et fibroblastiques, explique le Dr Yvon Gall (CHU de Toulouse). La MEC a un rôle important dans le contrôle de l’équilibre entre ces facteurs, et l’AH est utilisé comme matrice en ingénierie tissulaire, notamment pour revasculariser les tissus comme la peau. »
ialuset crème versus comparateur neutre.
L’étude clinique randomisée, multicentrique, contrôlée en double aveugle, a inclus 101 patients. Son objectif principal était de confirmer la performance du dispositif médical ialuset crème versus un comparateur neutre (même composition sans AH) en application quotidienne pendant soixante jours maximum, dans le traitement de l’ulcère de jambe d’origine veineuse ou mixte (veineuse et artérielle). Pour établir cette comparaison, les évaluateurs se sont fondés sur les pourcentages de réduction de l’étendue de la plaie à J45 ; sur l’évaluation de la douleur au retrait du pansement jugée par le patient sur la base d’une échelle VAS (échelle d’auto-évaluation de la douleur), et sur la tolérance en termes de sévérité et du nombre d’événements indésirables. Les résultats de cet essai clinique mettent en évidence de manière statistiquement significative l’influence positive et précoce de l’AH de ialuset crème au niveau du processus de cicatrisation, notamment sur la réduction de la surface de l’ulcère, une réduction également significative et importante de la douleur au retrait du pansement, et une sécurité d’emploi avec une tolérance comparable au comparateur neutre. « Chez le fœtus, la cicatrisation est complète sans cicatrice, probablement grâce à la forte concentration en AH de haut poids moléculaire du tissu interstitiel. On peut espérer, lorsqu’on aura la totale maîtrise de l’AH au cœur des stratégies de prise en charge de la cicatrisation, pouvoir parvenir à une réparation intégrale sans cicatrice chez l’adulte comme dans la peau fœtale », conclut Yvon Gall.
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