LA PATHOLOGIE est fréquente, touchant 0,5 à 1 % de la population, mais elle est méconnue et imprévisible. Ses symptômes sont affichants et invalidants, son diagnostic est essentiellement clinique, il dépend de la localisation de l’œdème dans la peau. « En surface, l’UCS se manifeste par des plaques/papules rouges, labiles et très fugaces, associées à un prurit intense, et parfois à un œdème profond (angio-œdèmes) des tissus sous-cutanés pouvant provoquer des douleurs, rappelle le Dr Delphine Staumont, dermatologue au CHRU de Lille. Parfois les deux symptômes sont associés. La pathologie touche une population jeune et active entre 20 et 40 ans et préférentiellement les femmes, son évolution est prolongée en moyenne sur trois à cinq ans. » L’urticaire chronique est souvent confondue à tort avec l’allergie, alors que sa cause est due à une activation non immunologique du mastocyte ; le diagnostic ne nécessite pas de bilan allergologique. Elle ne met pas en jeu le pronostic vital, mais elle a un fort impact sur la qualité de vie professionnelle, quotidienne et sociale. Les démangeaisons nocturnes impactent la qualité du sommeil et l’imprévisibilité des crises est un facteur anxiogène et stressant qui aggrave les lésions. Les traitements actuels de l’UCS sont les antihistaminiques (anti-H1) en monothérapie ou en association, aux posologies validées par l’AMM. Il s’agit de traitements symptomatiques en première ligne, mais ils sont insuffisants pour traiter l’ensemble des malades, ils conduisent à une disparition des symptômes chez moins de 50 % des patients.
Un soulagement efficace et durable.
« Face à cette réponse insatisfaisante, les patients se sentent désorientés et oubliés des médecins, constate le Dr Emmanuelle Amsler, allergologue dermatologue à l’AP-HP hôpital Tenon, Paris. Ils deviennent autonomes et ont recours à une automédication pour tenter de soulager leurs symptômes rapidement et durablement. » Biothérapie ciblée, déjà indiquée dans l’asthme allergique persistant sévère, Xolair (omalizumab) a reçu l’approbation de la Commission européenne, en tant que traitement additionnel de l’urticaire chronique spontanée (UCS) chez les patients (à partir de 12 ans) présentant une réponse insuffisante aux doses recommandées d’antihistaminiques. Cet avis repose sur les résultats de trois études pivotales de phase III. Xolair constitue ainsi le premier et unique traitement de cette maladie de peau. Il se fixe de manière sélective aux IgE circulants et intervient en amont en prévenant la dégranulation du mastocyte et en stabilisant sa membrane. Il supprime les réactions cutanées induites par l’histamine. Le coût élevé de ce médicament nécessite de définir les patients éligibles, susceptibles de bénéficier de cette aide majeure : ceux-ci doivent être en échec thérapeutique aux anti-H1 après 4 à 6 semaines malgré une bonne observance du traitement ; il convient également de repérer les facteurs aggravants et de mettre en place un programme d’éducation thérapeutique. La dose approuvée est de 300 mg en injection sous-cutanée toutes les 4 semaines. Le délai d’action est rapide, l’efficacité est maintenue dans le temps sans effet rebond à l’arrêt du traitement, et le profil de tolérance est bon. Dans l’indication de l’UCS, Xolair se présente sous la forme d’une solution injectable en seringue préremplie de 150 mg.
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