ON APPELLE microbiome la communauté de micro-organismes qui peuple le corps humain, il est constitué de plus de cent milliards de bactéries, virus et champignons. Cet écosystème agit et interagit avec notre corps afin d’en assurer le bon fonctionnement. « À l’instar du patrimoine génétique qui est notre premier génome, chaque individu dispose d’un patrimoine bactérien qui lui est propre. L’acquisition de ce second génome commence dans le placenta, il va évoluer en fonction de la constitution génétique de chacun, explique le Pr Thomas Bieber, dermatologue et allergologue au CHU de Boon, en Allemagne. Sa diversité est garante d’une bonne santé, tout déséquilibre favorise l’apparition de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité, les pathologies intestinales et neurologiques ou les allergies. »
Après les connaissances acquises sur le microbiome intestinal, l’exploration du microbiome cutané ouvre une nouvelle ère des thérapies de la peau. Il constitue une masse biologiquement active qui présente une grande biodiversité : 250 à 500 formes de bactéries différentes sont répertoriées sur la peau. Par rapport aux autres microbiomes, celui de la peau est le plus instable car exposé aux facteurs environnementaux. Les « colocataires » de la flore cutanée commensale se répartissent en proportions variables selon trois zones cutanées distinctes : les zones séborrhéiques, siège de l’acné ; les zones humides (plis axillaires et de flexion) qui sont le site d’infections particulières, mais aussi de la dermatite atopique ; les zones sèches comme les plantes des pieds. « Les cellules sont localisées en surface et en profondeur sans aucune connexion entre elles, pourtant chaque bactérie est active et fonctionne en symbiose et en collaboration avec les autres, précise le dermatologue. Un ménage à trois s’établit entre les saprophytes normaux, les saprophytes pathogènes et les cellules tissulaires qui vont agir au niveau de récepteurs cutanés spécifiques. » Ceux-ci produisent des peptides antimicrobiens naturels (AMP) qui contrôlent la prolifération du microbiome et relancent le système immunitaire en cas d’agressions pathogènes.
Une double action sur les deux causes de l’atopie.
La Roche-Posay va encore plus loin dans la recherche en démontrant que, dans l’atopie, le microbiome est coresponsable au même titre que la barrière cutanée : lorsqu’il est déséquilibré, les crises de sécheresse sévère, les démangeaisons et les irritations reviennent sans cesse. Les résultats d’une étude clinique menée pendant trois mois auprès de 49 patients présentant une peau à tendance atopique, ouvrent de nouvelles perspectives dans la gestion de l’atopie. Ils montrent que les sujets atopiques ont un microbiome différent de celui des sujets sains, et que les zones lésées présentent une plus faible diversité bactérienne que les zones non lésées. L’objectif thérapeutique à atteindre est double : rétablir la microflore et faire réagir l’organisme pour provoquer la production d’AMP.
Découverte il y a plus de 25 ans par la Recherche l’Oréal, Vitreoscilla filiformis est une bactérie qui a récemment démontré son efficacité sur l’atopie ; elle entraîne une amélioration du Scorad marquée par une réduction des sécheresses sévères et du prurit. Autre nouveauté intéressante, cette bactérie agit en rééquilibrant le microbiome cutané des zones lésées. Afin d’en booster les propriétés, les Laboratoires La Roche-Posay l’ont incorporée dans leur Eau thermale aux vertus anti-irritantes. Le nouvel actif breveté, l’aqua posae filiformis, agit en surface et à long terme sur les deux facteurs déterminants de l’atopie. Ainsi, Lipikar Baume AP+ à l’aqua posae filiformis vient enrichir la gamme de soins Lipikar pour accompagner les enfants et les familles. Au-delà d’un apaisement immédiat, le soin espace les pics de sécheresse sévère. Les résultats sont perçus après un mois d’application.
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