Plusieurs essais randomisés se sont montrés favorables à la vaccination contre le papillomavirus des femmes de plus de 25 ans qui n’auraient pas été immunisées à l’adolescence comme le veulent les recommandations.
Problème : si l’absence de surrisque de maladie chronique chez les adolescentes vaccinées est bien documentée, ce n’était pas vraiment le cas chez les jeunes adultes. Dans un article publié dans le « Journal of Internal Medecine », le Dr Anders Hviid, du Statens Serum Institut, au Danemark, et ses collègues, se sont appuyés sur les registres des organismes de sécurité sociale danois et suédois. Ils ont évalué et comparé les risques respectifs de survenue de 45 pathologies chroniques chez des femmes vaccinées à l’âge adulte avec le vaccin quadrivalent anti HPV, et chez des femmes non vaccinées.
Sept maladies chroniques dans le viseur
L’analyse a inclus les données de 3,1 millions de femmes, dont 8 % ont reçu au moins une dose de vaccin quadrivalent à l’âge adulte. Les âges moyens de vaccination étaient de 25,1 ans au Danemark et de 21,2 ans en Suède. Il y avait 7 maladies chroniques dont le risque était significativement augmenté chez les patientes vaccinées : la thyroïdite chronique, la maladie cœliaque, le lupus érythémateux chronique, le pemphigus vulgaris, la maladie d’Addison, le syndrome de Raynaud et les myélites ou encéphalomyélites.
Suite à l’analyse de séries de cas prenant en compte les facteurs de confusion, la vaccination contre le HPV était statistiquement associée à une élévation de 56 % du risque d’apparition de la maladie cœliaque.
Les auteurs précisent que ce surrisque peut s’expliquer par le fait que la découverte de la maladie cœliaque, une pathologie sous-diagnostiquée dans la péninsule scandinave, est liée aux visites médicales encadrant la vaccination elle-même. Une hypothèse cohérente avec le fait que la période qui suit immédiatement la vaccination est le moment le plus statistiquement probable où la maladie cœliaque est diagnostiquée.
« Des études comme la nôtre font partie des éléments importants pour considérer la vaccination des femmes adultes comme une action de rattrapage de la vaccination des adolescentes », concluent les auteurs.
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