L’INITIATIVE un peu folle d’Henri Emmanuelli, président du Conseil départemental des Landes, est directement importée des Pays-Bas, où une délégation s’est rendue en avril dernier. Dans la ville de Weesp, la maison de retraite de Hogewey est en elle-même un village composé de vingt-trois petits bâtiments dont la décoration est pensée en fonction du mode de vie des personnes accueillies. L’ensemble est organisé autour d’une place, avec des patios et terrasses fleuries, un cinéma, des restaurants, une épicerie… Bref, un village sorti de terre en 2009, où 150 seniors atteints de démence avancée déambulent à leur guise, sous la surveillance discrète et permanente de 250 personnes. « Ce qu’il faut retenir de l’expérience de Hogewey, c’est que les personnes y demeurant voient leur durée de vie s’allonger et prennent moins de médicaments. C’est cette qualité de vie que nous souhaitons atteindre », explique François Lacoste, directeur de la Solidarité au Conseil départemental.
C’est ainsi que le département s’est lancé dans le projet, en s’appuyant sur l’expertise des associations France Alzheimer, France Parkinson et l’Union départementale des associations familiales, et en collaboration avec l’agence régionale de santé. En outre, un partenariat avec la faculté de médecine de Bordeaux devrait se concrétiser pour expérimenter des traitements sans médicament. Après une première étude de faisabilité, le projet fait maintenant l’objet d’une demande officielle auprès du ministère des Affaires sociales et pourrait voir le jour en 2017. Henri Emmanuelli pense obtenir le feu vert de l’État début juin prochain.
Reality Show.
Le but est d’accueillir 152 résidents dans un cadre leur permettant de vivre de façon normale, même si cette normalité est assez factice. Car en dehors des malades, tout l’environnement sera occupé par les soignants (sans blouse blanche), les accompagnants, des bénévoles et des commerçants spécialement formés, ainsi que les familles et les proches des malades. Une sorte de reality show… Le village Alzheimer a pour but de redonner de la liberté à ces malades tout en assurant leur sécurité. La liberté passe par l’absence d’horaires imposés, que ce soit pour se lever, se coucher, manger, etc. Chacun peut aussi choisir ses activités : jouer au loto, recevoir sa famille, aller boire un verre avec des amis, faire une partie de pétanque, participer à un atelier musique, chant ou danse…
Dans les Landes, 6 000 à 7 000 personnes et 17 % des plus de 75 ans sont touchés par une maladie neurodégénérative de type Alzheimer : 4 000 personnes sont prises en charge dans des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou en maison de retraite, les autres restent en famille. Le financement est encore en discussion mais le département table sur un investissement de 23 millions d’euros et un budget de fonctionnement de 10 millions d’euros, qui serait financé par la Sécurité sociale, le département et les résidents avec un prix à la journée de 60 euros. Seul le lieu d’implantation est encore inconnu, le choix devant se faire entre les éternelles rivales Mont-de-Marsan et Dax. Le modèle a séduit d’autres pays puisque des projets similaires sont en cours en Suisse et en Allemagne.
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