L’ESSAI randomisé en double aveugle, mené en Chine, a porté sur plus de 110 000 sujets sains, qui ont tous reçu 3 doses d’un vaccin, à 0 mois, 1 mois et 6 mois. La moitié des participants ont été vaccinés contre l’hépatite E (groupe dit « vacciné »), l’autre moitié (le groupe témoin) contre l’hépatite B.
Résultats à 4,5 ans de suivi : 60 cas d’hépatite E (infections au virus VHE génotype 4) ont été recensés, 7 dans le groupe vacciné, 53 dans le groupe contrôle, ce qui équivaut à une efficacité de 86,8 %. Les chercheurs rapportent une réponse immunitaire persistante chez 87 % des patients du groupe vacciné, sans effet secondaire apparent.
Quid des autres génotypes ?
Le vaccin, commercialisé sous le nom de Hecolin fourni donc une protection à long terme contre le virus VHE génotype 4, la souche la plus courante en Chine. Mais des études complémentaires sont nécessaires pour établir son efficacité dans des régions où d’autres souches sont prédominantes. En effet, l’hépatite E est présente partout dans le monde et différents génotypes du virus déterminent des différences épidémiologiques. Par exemple, le génotype 1 est généralement rencontré dans les pays en développement, et donne lieu à des flambées au niveau communautaire, tandis que le génotype 3, généralement retrouvé dans les pays développés, ne donne pas lieu à des flambées épidémiques.
« On admet de manière générale que tous les génotypes VHE appartiennent au même sérotype et qu’un seul vaccin devrait être capable de protéger contre les infections VHE de n’importe que génotype », notent les auteurs de l’étude.
Le mode d’infection le plus courant pour l’hépatite E est la voie orofécale, principalement par l’eau contaminée, dans les pays en développement. Le virus peut également se contracter via des animaux infectés (fermiers, vétérinaires), par la consommation de viande infectée mal cuite, et de manière verticale, de la mère à l’enfant pendant la grossesse. Enfin, un mode de contamination inquiète en Europe : la transfusion sanguine. D’après une étude britannique publiée dans la revue « The Lancet » au mois de juillet 2014, un donneur de sang sur près de 3 000 en Angleterre serait porteur du VHE. Cette étude a donc soulevé la question d’un dépistage systématique du VHE dans les dons de sang en Europe, y compris en France.
Si l’évolution est spontanément favorable dans la majorité des cas, l’infection par le VHE peut être très grave dans certaines populations à risque, comme les femmes enceintes, les immunodéprimés ou les insuffisants hépatiques chroniques. En l’absence de traitement plus spécifique, les spécialistes recourent à la ribavirine.
L’OMS dénombre près de 20 millions d’infections par le virus de l’hépatite E chaque année au niveau mondial, et à 56 000 le nombre de décès liés à la maladie. Plus de 60 % des infections et 65 % de l’ensemble des décès surviennent en Asie de l’Est et du Sud.
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