LA CAUSE du syndrome de fatigue chronique (SFC), qui affecterait jusqu’à 1 % de la population, reste encore inconnue. Il est difficile de savoir s’il correspond à une maladie unique ou s’il regroupe plusieurs affections caractérisées par les mêmes symptômes. Les patients présentent souvent des anomalies de la fonction immune, notamment une activation chronique de l’immunité innée et un déficit d’activité des cellules tueuses naturelles (cellules NK). Un nouveau rétrovirus, appelé XMRV (Xenotropic Murine leukemia virus-related virus), un virus apparenté aux virus de la leucémie murine xénotrope a été détecté dans un quart des cancers de la prostate. Or, les deux affections, cancer de la prostate et syndrome de fatigue chronique, sont liées à des altérations de l’enzyme antivirale RNase1.
C’est ainsi que des chercheurs ont analysé les cellules mononucléées sanguines périphériques de 101 patients atteints de syndrome de fatigue chronique. Ils rapportent la détection de l’ADN du XMRV chez 67 % des patients contre seulement 3,7 % des témoins en bonne santé.
Transmission par voie sanguine ?
En examinant les lymphocytes d’un patient, ils ont pu constater que l’infection XMRV concernait les lymphocytes B et T activés. Leur expérience in vitro révèle que le virus XMRV provenant des patients est infectieux, avec possibilité de transmission par virus libre ou associé aux cellules. Des infections virales secondaires ont ainsi été obtenues dans des lymphocytes non infectés, après exposition à des cellules mononucléées sanguines périphériques, cellules B ou cellules T activées, ou même au plasma infecté. Ce qui soulève la possibilité de transmission par voie sanguine. Dans cette cohorte de patients affectés du SFC, l’infection XRMV n’était pas associée au génotype RNASE1.
Cette association entre le rétrovirus XMRV et le syndrome de fatigue chronique soulève encore de nombreuses questions. Le virus XMRV représente-t-il un facteur causal dans le syndrome ou simplement un virus passager dans la population immunocompromise des patients affectés du syndrome de fatigue chronique ? Quelle est la relation entre le virus XMRV et la présence ou l’absence d’autres virus souvent associés au SFC (comme les Herpes virus) ? L’infection XMRV majore-t-elle le risque de développement du cancer dans le syndrome de fatigue chronique ?
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