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Un remède à la solitude ?

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Publié le 11/02/2019

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À chaque problème, son médicament. Ainsi semble aller notre société prompte à chercher un remède à tout ce qui sort de la norme. La solitude par exemple.

Ni maladie, ni symptôme, les spécialistes la définissent plutôt comme un sentiment d'isolement social. Problème, la solitude peut être délétère pour la santé. C'est ce que concluait une étude danoise de 2018. Au-delà de son impact sur le moral, ce trouble social augmenterait le risque de développer des maladies cardiovasculaires, certains cancers et diminuerait l'immunité. De là à chercher un médicament, il n'y avait qu'un pas. Franchi allègrement par des chercheurs de l'université de Chicago (États-Unis) qui tentent actuellement d'élaborer un traitement contre la solitude. Leurs travaux, en cours de publication dans la revue « Clinical Trials », sont partis d'un constat : la solitude se manifeste quand les signaux biologiques qui nous poussent à interagir avec d'autres personnes se heurtent à un esprit dysfonctionnel trop vigilant, qui perçoit le danger social partout, explique la directrice de l'étude Stéphanie Cacioppo. Un phénomène qui pousse certains individus à rester enfermés. Sur la base de précédentes recherches, les chercheurs ont administré des doses orales de 400 mg de prégnénolone à 96 personnes en bonne santé, mais qui se sentaient isolées. Ce stéroïde neuroactif est réputé atténuer l'hypervigilance et le stress. Stéphanie Cacioppo et son équipe analysent actuellement les données en cours d'acquisition. En attendant la fin de l'essai, prévue pour juin 2019, les chercheurs ne peuvent qu'espérer que la solitude perçue chez les personnes traitées à la prégnénolone sera réduite par rapport à celles ayant reçu un placebo. L'objectif, précisent-ils, n'est pas de faire disparaître la solitude, mais plutôt de changer la façon dont celle-ci agit sur le cerveau. Une autre façon de dire : la solitude, ça n'existe pas…

Didier Doukhan