Les cellules de l’immunité innée, comme les macrophages et monocytes, sont équipées de récepteurs de type PRR (Pattern Recognition Receptor) qui reconnaissent des motifs moléculaires conservés; ils peuvent ainsi detecter les micro-organismes pathogènes, déclenchent alors une réponse inflammatoire contre l’infection.
L’équipe de James Casanova (University of Virginia, Charlottesville, Etats-Unis) décrit un nouveau récepteur PRR jouant un rôle essentiel contre les bactéries Gram négatif.
Ce récepteur BAI1 (pour brain-specific angiogenesis inhibitor 1) est un récepteur couplé à la protéine G présent à la surface des macrophages. Il reconnaît le lipopolysaccharide (LPS) des bactéries Gram négatif pour faciliter leur capture (phagocytose) par les macrophages.
L’étude révèle que le récepteur BAI1 non seulement capture les Gram négatif, mais favorise aussi leur destruction oxydative intracellulaire, en stimulant la production des espèces oxygène réactives (ROS). En effet, après avoir fixé une bactérie, BAI1 active la voie de signal Rac dans les macrophages pour stimuler le complexe NADPH oxydase qui produit les ROS. Ce cocktail toxique tue rapidement les bactéries.
In vitro, le déficit du récepteur BAI1 sur les macrophages (de souris KO) atténue la production de ROS en réponse à diverses bactéries Gram négatif, et compromet sévèrement la destruction bactérienne. Enfin, les souris déficientes en BAI1 sont incapables d’éliminer les bactéries Gram négatif lors d’une infection péritonéale, et ont un risque maximal de mourrir de l’infection.
« Des mutations de BAI1 pourraient se traduire par une sensibilité accrue aux infections par les pathogènes Gram négatif, tels que E. coli, Salmonella, Shigella, Yersinia, Pseudomonas, Burkhoderia, et bien d’autres, explique au « Quotidien » le Dr Casanova. Si de telles mutations n’ont pas encore été rapportées dans la littérature, on ignorait jusqu’ici cette fonction de BAI1 mais il pourrait être possible dorénavant d’attribuer à ces mutations des syndromes d’infection considérés jusqu’ici comme idiopathiques. »
Il convient « de noter que dans les cellules déficientes en BAI1, la réponse ROS aux bactéries Gram positif (Staph. aureus par ex.) est complètement normale », indique le chercheur. Selon lui, « i l est donc possible qu’un déficit en BAI1 puisse contribuer à la maladie granulomateuse chronique ».
Dans la maladie de Crohn.
« Une caractéristique essentielle dans la maladie de Crohn est la perforation de l’épithélium intestinal et la fuite de bactéries intestinales dans le tissu sous-épithelial. Il est donc possible (et probable) que l’incapacité à éliminer les espèces Gram négatif dans la sous-muqueuse accentue l’inflammation, aggravant de ce fait la maladie chez ces patients », précise le Dr Casanova.
Science Signaling, 2 février 2016, Emily Billings et coll.
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