LE BON PRODUIT, au bon moment, pour le bon patient. Cette formule lapidaire a été employée par les quatre partenaires, trois pharmaciens et la directrice de la maison de retraite de Clisson, une commune de Loire Atlantique de 7 000 habitants, pour désigner l’initiative qu’ils ont prise. Effective dans les tout prochains jours, l’association, créée par l’établissement et la municipalité, vise un objectif pratique.
« À l’origine, il s’agissait de réduire les coûts de traitement des médicaments pour l’EHPAD*, analyse Paul Mérieau, installé dans l’officine des Halles, l’un des pharmaciens signataires de la convention. Économiquement, ce n’est pas une révolution pour nous, pour un chiffre d’affaires mensuel qui représente environ 55 prescriptions. D’autant plus que nous sommes trois sur le marché. »
Concernant principalement les pathologies chroniques, ce nouveau service devrait cependant légèrement modifier le quotidien de chacun des officinaux impliqués dans ce rapprochement. L’initiative exige en effet un investissement commun et partagé pour l’achat d’un appareil permettant la mise sous blister des médicaments déconditionnés (2 000 euros).
« Nous attaquerons à la rentrée, explique Paul Mérieau. L’ordonnance délivrée par le praticien pour les traitements de fond aboutira chez nous, comme il se doit, et nous préparerons les médicaments en préconditionnement, protégés, sécurisés par l’emballage et parfaitement identifiés avec le nom du destinataire et sa photo. Le principe élimine les risques d’erreur, facilite la distribution, mais nous procure par contre coup un travail supplémentaire pour une rentabilité très aléatoire, et un résultat économique négligeable. Côté patient, rien ne change ou très peu. » Quant aux pathologies d’urgence, les prescriptions seront traitées selon l’ancien système par l’établissement.
Le prix de la qualité.
Approuvée par le Conseil de l’Ordre et l’Inspection du Travail, la convention signée engage la responsabilité des pharmaciens, Paul Mérieau, Vincent Méneux et Carine Verrelle. Une année de réflexion et de négociation a été nécessaire pour parvenir à un accord. Pour la maison de retraite, l’intérêt financier est évident. Le dispositif permettra en effet à la direction de l’établissement Jacques Bertrand d’économiser sur sa main-d’œuvre : une infirmière à temps plein et une autre occupée à 60 % de son temps étaient affectées jusque-là à la préparation et à la répartition des semainiers. Elles pourront désormais se consacrer à d’autres tâches. Autres avantages, la limitation des risques de maladies nosocomiales pouvant être engendrées par les manipulations, la traçabilité effective des produits et la disparition des éventuelles erreurs de posologie. « Cette stratégie n’aboutira en rien à une quelconque suppression de poste, insiste la directrice de l’EHPAD, Sylvette Rapicault. Cela représente un progrès certain en matière de sécurité et d’hygiène ». Cette initiative nécessite tout de même un investissement pour l’établissement dans la mise en place d’une nouvelle infirmerie centralisée. Estimé à 7 000 euros, il sera subventionné par la DDASS.
De leur côté, les trois titulaires d’officine ont fait leurs calculs, comme le précise Vincent Méneux : « Nous devrons consacrer entre un quart d’heure et vingt minutes par résident et par mois, comptabilise-t-il, soit environ deux jours à temps plein. Jusque-là, nous passions trois fois moins de temps à servir l’établissement. » Et, pour lui, ce surcoût devra être pris en compte.
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