ON le sait, les souris et les hommes ont à peu près le même nombre de gènes, soit environ 26 000. Voilà pour le génotype. Pour autant, côté phénotype, inutile d’être un fin observateur pour constater le gouffre qui sépare les deux espèces : des différences morphologiques évidentes, une intelligence sans commune mesure et des comportements sociaux bien distincts. Reste que, sur le plan de la cognition, à savoir les processus mentaux qui déterminent la motricité, le langage, la mémoire, l'affectivité, le raisonnement et même la perception, quelques ressemblances sont clairement visibles. Notamment dans le domaine de la perception des odeurs, affirme aujourd’hui une équipe de chercheurs français. « Chez l’homme, rappellent Nathalie Mandairon et Mousafa Bensafi, auteurs de l’étude récemment parue dans la revue PloS ONE, la valeur positive ou négative d’une odeur est très largement façonnée par l’expérience et la culture ». Mais ce comportement serait moins évident chez la souris, d’abord influencée par les caractéristiques physico-chimiques de la substance odoriférante.
Pour vérifier la transposition de cette observation chez l’homme, les chercheurs ont mesuré les préférences olfactives d’hommes et de souris confrontés à une identique batterie d’odeurs. Résultat ? Humains et murins sont attirés ou repoussés par les mêmes fragrances. Soumettez la truffe d’une souris à une odeur de brûlé (gaïacol), elle exprimera le même dégoût que vous. De même, le parfum très floral du géraniol exercera la même attraction pour les deux espèces. Pour les chercheurs français, la chose est entendue : la structure de la molécule odorante prédétermine en grande partie la perception transmise par nos narines. Ce qui veut aussi dire que le comportement des petits rongeurs pourrait prédire les préférences olfactives humaines, et permettrait même, à terme, une meilleure compréhension des mécanismes neuronaux codant pour la préférence olfactive. Un progrès qui pourrait également s’avérer précieux à l’industrie alimentaire. À condition toutefois que ces souris promues au rang de goûteuses n’aillent pas mettre du gruyère dans tout…
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